Barbara
    Yamina
     Alain
   Christian
   Gérard
     Gilles
     Pascal
      Pierre
   Gérard
      Jean
      Michel
    Pictaves      trotters

Bravo à toutes et à tous, finishers ou non finishers !

Vous avez su vous lancer dans cette grande aventure que représente la participation à une des courses de l'utmb (PTL, TDS, CCC et UTMB) sur une édition 2011 exceptionnelle.

Une édition très relevée à cause des conditions météorologiques capricieuses passant de l’extrême châleur en début de semaine sur la PTL, à la neige sur l'UTMB dans la nuit de vendredi à samedi, avec des rafales de vent, du très grand froid, du givre, de la grêle, de la pluie et des orages à volonté.

Dantesque par moment !

Certaines et certains d’entre vous ont échoués, quelque fois près du but ou pour quelques heures, d'autres ont réussi à aller au bout d'eux-mêmes chercher les ressources leur permettant d'obtenir ce fichu maillot de finisher qui nous fait tous vibrer.

Ce fût un plaisir pour moi de vous suivre et d'essayer de faire partager virtuellement vos aventures à vos proches ou à vos amis.

Bon rétablissement aux blessés, bonne récupération, et pour les finishers, savourez ! Savourez !

Un jour ce sera aussi notre tour ! …..

Bien sportivement,

François

Bravo ! mille bravos !

François, Edouard, Dominique, Yamina, Jérome, David, Cécile, Gaël Cédric, Jérôme, Joachim, Régis, Yvon, Emmanuel, Marie Madeleine, Cédric, Xavier, Denis, Marie, Barbara, Gérard R, Jean, Christian, Fréderic, Christophe, Alain B, Gilles, Pascal, Michel, Gérard, Pierre, Christophe, André et Alain S

LE SUIVI DES COPAINS - 3EME PARTIE

lundi 12 septembre 2011

RECIT PTL 2011 - FRANCOIS DES PICTAVES TROTTERS


Premiers à partir, François, Edouard et Dominique des PICTAVES TROTTER'S se sont élancés le lundi 22 août 2011 sur la Petite Trotte à Léon pour cette immense aventure en équipe :
 300 km et 25 000 m D+
Une épreuve hallucinante et non compétitive ! comme l'annonce les organisateurs :
"Un "grand" tour du Mont-Blanc additionnant les grands cols, souvent à plus de 2500 mêtres d'altitude avec des passages très engagés. Si vous aimez la solitude, la solidarité et l’aventure totale, à coup sûr vous en prendrez une fois le départ."

Cette épreuve sans classement et en autonomie complète doit être bouclée en moins de 138 H



Récit PTL 2011 de François
Nous arrivons à 16h30 pour le retrait des dossards
C’est très rapide. Les contrôles se limitent aux vérifications des identités et des numéros de nos téléphones et à nous donner la balise qui va nous permettre d’être suivi ¼ par ¼ heure. 
Elle doit être placée le plus haut possible dans le sac. 
Pour se donner plus de chance de bonne réception, c’est moi qui la prends. 
Allez savoir pourquoi !
Dehors, un gros orage s’abat sur Chamonix.

A 18 heures, briefing puis repas à 19 heures. On s’habille. Le sac doit peser une dizaine de kilo.
Nous arrivons vers 21h45 place de l’Amitié à Chamonix. L’orage a cessé. Nous voyons les gars du PEC (Christian, Alain, Gérard, Pascal) qui sont venus assister au départ. Photos, encouragements mutuels.

22h00, c’est le départ. 
Les spectateurs sont en nombre jusque la sortie de Chamonix. Nous apercevons Yvon et sa femme sur le bord de la route.


Jusqu’aux Houches, nous courrons avec 2 équipes béarnaises (d’Orthez exactement). Je les branche basket. Ils savaient qu’il y avait une équipe de basket à Poitiers mais ils la situaient en Pro B. Je rectifie !

23h00 : arrivée aux Houches (8km ; 1012 m) où nous revoyons Yvon et Patricia. Encore quelques spectateurs jusqu’au virage de l’église puis après commence l’ascension vers Bellevue d’abord sur une route goudronnée puis sur un chemin.
Les choses sérieuses commencent. Ce pourquoi nous sommes là.
On se met en file indienne. Nous sommes au moins une dizaine. Première intersection de chemin et première erreur de navigation. L’équipe devant va tout droit alors qu’il aurait fallu tourner à gauche. Tout le monde suit. Après 10-15 minutes, le chemin redescend. Pas normal ! Brève vérification. Nous ne sommes pas sur le bon chemin. Demi tour !
On passe Bellevue (13,2 km ; 1801 m), direction le Col Tricot. Pas de souci d’orientation. J’ai allumé le GPS et de toute façon nous étions passés là au mois de juin. Après le Col Tricot (16,8 km ; 2120 m), descente vers Les Chalets de Miage où nous nous ravitaillons en eau à une fontaine.
Nous arrivons au Pont de Quy à 4h00 (22,9 km ; 1073 m). Un point de contrôle de l’organisation a été mis en place pour vérifier si les balises fonctionnent. Pas problème pour la nôtre.
Commence alors la longue ascension vers le Mont Joly. Une montée sans lacet, des portions très raides (pente de 23% en moyenne). On fait le plein en eau à une ferme d’alpage où le fermier se lève pour la traite des vaches. Il est 5 h30. Le jour se lève. On admire le paysage mais aussi le Mont avec ses pentes abruptes qu’il va falloir monter.
7h00 : le Mont Joly (29,1 km ; 2525 m) est passé. Pause ravitaillement. On est dans le dur. Puis on repart sur un chemin de crête surplombant les 2 vallées. A droite, c’est abrupt et c’est magnifique. Le souffle est court. L’ascension a fait mal. Elle va laisser des traces.
9h30. On passe au Col Joly (35,4 km ; 1989 m). Il y a un petit restaurant mais qui est fermé. Le propriétaire a refusé d’ouvrir pour fournir de l’eau. C’est un endroit accessible par la route. Plusieurs équipes retrouvent des proches et se restaurent avec eux.
Direction La Gitte en passant par un col à 2322 m. La progression est lente. Nous n’avons presque plus d’eau (nous n’avons pas vu de point d’eau depuis la ferme d’alpage). On boit une gorgée à la fois. J’essaie de respirer par le nez pour éviter d’assécher plus qu‘elle n’est ma bouche. Nous ne mangeons pas non plus pour économiser l’eau !
Nous trouvons enfin une fontaine. On boit goulûment. Il est 12h00. 7h00 avec seulement 1,2 l d’eau. On continue la descente sur une large piste. On en oublie de tourner à gauche pour descendre à travers la pente. Au loin, on voit la piste sur laquelle nous nous trouvons. Cela nous paraît long. Un rapide coup d’œil au GPS montre notre erreur. La seconde depuis le départ. Demi tour.
13h00 : arrivée au hameau de La Gitte (46,5 km ; 1662 m). On mange un peu. Il fait chaud.
Direction La Croix du Bonhomme. Une partie du chemin est jolie (corniche le long d’un torrent).
La montée est un long chemin de croix (le col porte bien son nom !). La pente est raide et il fait chaud. D’autres équipes sont dans le même état. Il y a un concurrent qui est tracté par un de ses coéquipiers à l’aide d’une corde.
15h00 : arrivée à La Croix du Bonhomme (51,8 km ; 2479 m). Dans la foulée, passage au Col des Fours (52,9 km ; 2666 m). Nous essuyons une averse dans la descente.


Nous arrivons à 17 heures à la Ville aux Glaciers (57,8 km ; 1790 m). Il y a une fromagerie. On fait le plein en eau. On se restaure un peu. On discute avec le fils de la fromagerie qui nous fait voir au loin le col de l’Ouillon, le prochain col à franchir. Une brèche dans la montagne à 2603 m ! Il nous indique que le final est dur.

L’organisation a mis un point de contrôle. On apprend que notre balise ne fonctionne plus depuis La Croix du Bonhomme. 35 équipes sont passées. Le parcours est modifié après le col de l’Ouillon. Cette modification doit nous faire gagner 1 heure. La carte du nouveau parcours nous sera donnée « là-haut ». C’est a priori une bonne nouvelle.
On commence la longue montée du Col de l’Ouillon avec une autre équipe dont l’un des membres n’est pas au mieux. On se cale à son rythme. La fin du col est très pentue (pierrier puis rochers à escalader au final). Je regarde mes pieds et j’évite de regarder le col à atteindre. Notre GPS s’est éteint. Plus de piles.

20h25 : arrivée au col de l'Ouillon (63,7 km ; 2612 m). Le final a été tel qu’annoncé !
Personne pour nous donner la carte du nouveau parcours. Rapide appel téléphonique au PC course qui nous informe qu’il faut passer le col de Forclaz et que la carte nous sera donnée au lieu dit « Les Crottes ». Sans GPS, nous devons suivre l’équipe qui est montée avec nous. Après avoir rendu tripes et boyaux, le concurrent complètement à la rue s’est refait une santé. Il n’y a pas de chemin. Nous descendons à travers la montagne. Il fait nuit. Il y a beaucoup de ruisseaux, le terrain est très humide. Nous arrivons dans un champ de vaches ! Tous ces yeux qui brillent dans les faisceaux de nos frontales. Nous passons à proximité d’une salle de traite mobile. Il doit y avoir un chemin à proximité ! Nous découvrons un chemin que nous suivons. Au loin il y a des phares de voiture.
La voiture s’en va. Non ! Ouf, il y a une autre voiture. C’est une voiture de l’organisation. Les bénévoles nous donnent les cartes pour aller au col de Forclaz et nous annoncent qu’il faut 3h20 pour aller au col du Petit Saint Bernard ! Le ciel me tombe sur la tête ! En nous annonçant en bas un nouveau parcours plus court d’1 heure, je m’étais imaginé un parcours rapide, cool. Sans GPS et avec une carte pour nous orienter, je nous vois pas marcher pendant 3h20 de nuit. Il nous faut pourtant repartir.
On refait le plein des gourdes.
L’itinéraire est, semble t’il, simple. On doit suivre un chemin balisé avec  des piquets en bois, monter au col de Forclaz et direction le col du Petit Saint Bernard. Nous préférons suivre une équipe qui a un GPS. Elle n’est pas très coopérative. Bien nous en a pris cependant car le suivi du chemin, même au GPS ne s’avère pas simple. Après quelques errements, nous arrivons au pied du col. On distingue la pente devant nous.
Les membres de l’équipe que nous suivons parlent peu. Ils cherchent mais quoi. Pas d’explications. Un coup à droite, un coup à gauche, un coup en arrière. D’autres équipes cherchent aussi. On aperçoit des frontales monter, descendre, aller à droite, à gauche.
On perd notre équipe pilote. Il semble qu’il faille monter mais il n’y a pas de chemin. Monter tout droit ? Oui mais si on arrive sur un passage infranchissable et qu’il faut redescendre. Cela fait plus de 24 heures que l’on marche et je ne me sent pas la force de faire des allers retours inutiles. De plus la pente est très raide.
De nouvelles équipes arrivent. Même problématique. Elles cherchent un chemin. Elles nous expliquent que la trace GPS indique tout droit et qu’elles cherchent un chemin qui devrait correspondre à la trace GPS. Mais de chemin point ! Les équipes arrivées avant ne sont plus là. On ne peut pas rester là. Il faut monter et on verra là-haut. Quelle montée ! Tout droit, à quatre pattes ! Les mains pour s’agripper aux touffes d’herbe et se hisser, les pieds qui glissent. Mètre après mètre, on arrive au sommet. Nous sommes 3 équipes. On reste ensemble. Ils ont plusieurs GPS. On les suit. Quelques hésitations mais on est sur la trace. On se dit qu’avec la carte, on n’y serait pas arrivé. On rattrape une équipe qui se joint au cortège. On passe à l’hospice du Petit Saint Bernard et on aperçoit au loin une grande tente éclairée. On se doute que c’est notre étape.

Effectivement, ça l’est. On est enfin arrivé au col du Petit Saint Bernard (79,1 km ; 2188 m).
Sans les dernières équipes, cela aurait été très difficile. 2 grandes tentes : 1 pour la restauration et 1 pour dormir. Il y a du monde. Tous les lits sont occupés. Il faut attendre des départs pour se coucher. Un couple d’américains abandonne mais doit se débrouiller pour rejoindre Chamonix. L’organisation ne rapatrie pas. On mange un peu (1 bol  de soupe, du fromage et une banane). Des lits se libèrent.  Dominique décide de laisser notre place au couple. C’est enfin notre tour, il est 3h25.
L’organisation a décidé de modifier les barrières horaires. Les difficultés de cette première partie ont été sous estimées et de nombreuses équipes ont mis beaucoup plus de temps que prévu. Nous devons être parti du col du Petit Saint Bernard avant 9 heures le mercredi matin.
Le dortoir est une grande tente où ont été mis en place des lits de camp. Le chauffage (nous sommes à 2100 m d’altitude) est assuré par une soufflerie qui se met en route tous les ¼ d’heure ! Le sommeil sera très haché entre les arrivées, les départs, les faisceaux des frontales dans les yeux, les ronflements de ceux qui arrivent à dormir, le bruit du chauffage.
7h15. Il faut penser à se lever. Un pied par terre, puis le deuxième. S’habiller, pommader les pieds sales, remettre les chaussures. Petite collation (jus d’orange, lait froid, 2 tranches de cake). Je trouve des piles pour le GPS. Bonne nouvelle car sinon ce n’était qu’avec la carte.
Des bénévoles nous informent que les barrières horaires sont neutralisées. L’objectif semble être de permettre au plus grand nombre d’équipes de rallier Chamonix.
8h30. Départ. Un concurrent ayant abandonné fait du stop pour rentrer à Chamonix. Nous traversons la frontière. Nous sommes en Italie. La première partie est un large chemin qui monte vers des remontées de ski. Attention, un petit raidillon à ne pas louper ! Il permet d’éviter quelques lacets. On redescend dans une vallée, toujours sur de larges pistes. Nous prenons un petit sentier sur la droite. Le paysage change. C’est très joli et agréable. Nous rattrapons une équipe (la 37 : les marmottes). Ils viennent de Moselle (normal avec l’accent qu’ils avaient) et ont déjà fait la PTL. On passe devant. On avance plus vite qu’eux mais ils hésitent moins que nous sur la recherche d’itinéraire (ils ont 2 GPS) ce qui fait que l’on se retrouve souvent.
Le point à atteindre est le refuge Deffeyes. Un panneau l’indique. Temps : 1h15. Sauf que ce n’est pas ce chemin qu’il faut prendre mais un autre beaucoup plus long. Nous le suivons. La progression est lente. Nous doublons une autre équipe qui se repose et nous arrivons au refuge Deffeyes (91,8 km ; 2489 m) à 13h15 par un sentier très abrupt où il faut mettre les mains pour monter.
Le patron a mis un panneau de bienvenue aux concurrents de la Petite Trotte à Léon.
Une équipe mange à l’intérieur. Les marmottes de Moselle s’arrêtent également pour y manger. Nous mangeons rapidement le peu qu’il nous reste (saucisson, banane, barre). Une petite douceur : nous prenons un café au refuge. Un long pour Dominique et 2 courts pour Edouard et moi.


Départ direction le col Cormet.
Cela descend d’abord depuis le refuge. Nous espérons que nous ne descendrons pas trop car il faudra remonter pour passer le col situé à 2837 m. Intersection à droite, petit sentier à prendre pas trop visible. Nous le suivons. Nous sommes sur la trace GPS. Passage très étroit avec des chaînes pour se tenir. Descente dans un thalweg puis montée du col. Il n’y a pas de chemin. Il nous faut naviguer entre les blocs rocheux, choisir les pierres où l’on peut poser les pieds tout en ne s’écartant pas de la trace GPS. Il n’y a pas de marquage au sol ni de cairns. La progression est lente. Des pierres encore des pierres. Le col qui ne semble pas se rapprocher. Nous l’apercevons enfin. Il paraît encore  lointain. La progression continue dans ces amas et amoncellements de pierres. Nous approchons du but. La navigation est plus facile (moins de pierres et l’objectif est clairement visible) mais la pente est raide.
Le col Cormet (95,1 km ; 2837 m) est atteint. La descente est comme la montée. Un début très pentu avec de la neige. Nous y allons très prudemment pour éviter de glisser. Puis des pierres. Nous atteignons un chemin bien aménagé bien que nous sommes assez haut. Des marches ont été créées ou posées. La descente est assez rapide. Un orage menace et éclate. Il faut vite se couvrir. Il est juste au dessus de nous. Ca va car le chemin n’est pas trop technique. L’orage dure un ¼ d’heure.
Nous arrivons au lac d’Arpy (99,2 km ; 2032 m). 2 photographes de l’organisation sont là. Pause pour quelques photos. Nous leur demandons si Morgex (étape de ce soir) est encore loin. Ils nous disent que non, que le chemin est très bon et que c’est tout en descente. C’est vrai que le chemin est large, la pente douce. Nous marchons vite, nous hésitons à courir mais il nous reste encore plusieurs jours. Soyons raisonnable.
Moment d’euphorie. Nous planifions notre étape de demain. Il y a 52 kms entre Morgex et Bourg Saint Pierre sans possibilité de ravitaillement. Nous prévoyons un arrêt de 4 heures à Morgex et de partir très tôt demain matin.
Je jette un œil sur le GPS.
Nous ne sommes pas sur la trace ! Je sors la carte. Nous avons loupé un petit sentier sur la droite peu après le lac. Il faut faire demi tour et remonter car continuer sur ce chemin nous rallongerait. La rencontre avec les photographes, leurs renseignements nous ont déconcentré. Dans notre tête, l’étape était finie. Ce n’était plus qu’une formalité ! Nous revenons au petit sentier que nous prenons. Le parcours est agréable sous les arbres.
Nous arrivons au village d’Arpy (102,8 km ; 1678 m) à 20 heures.
Nous faisons le plein des bidons à la fontaine d’une maison. Nous sortons du village d’Arpy. Nous appelons le PC course et nous donnons notre position.
Il nous faut suivre la route sur 1 km et prendre une piste sur la gauche. Nous arrivons à une piste. Les piles du GPS déclarent forfait. Cette piste ne me semble pas être la bonne. Je remets des piles usagées. Le GPS repart. Ce n’est effectivement pas la bonne piste. Nous continuons à descendre par la route. Nous arrivons à l’intersection. La nuit est tombée. La route sur laquelle nous nous trouvons va à Morgex. L’itinéraire est plus long mais on est sur d’arriver car le GPS s’éteindra avant d’arriver. Que faire ? Suivre la route ou suivre l’itinéraire de l’organisation par les chemins. Nous choisissons l’itinéraire.
La piste est large. Nous suivons la trace du GPS en adéquation avec les informations du road book que Dominique suit. Malgré la nuit noire, le suivi de l’itinéraire apparaît aisé.
Nous devons prendre un chemin sur la droite « itinéraire n°7 ». Nous ne voyons pas cette information, nous continuons un peu et prenons un chemin où rien n’est indiqué mais cela semble correspondre avec la trace GPS. Le chemin descend. Nous arrivons à une maison où le chemin s’arrête. Edouard repère un balisage rouge et blanc sur quelques arbres. Ce doit être un GR. Le chemin n’est pas très marqué voir pas du tout mais les marques rouges et blanches sur les arbres sont bien visibles et cela descend dans la vallée et il nous faut descendre pour rejoindre Morgex. D’ailleurs, nous entendons les voitures en bas. Nous ne sommes pas sur le bon itinéraire mais nous devrions atteindre la vallée, c’est le principal.
Le sentier n’est vraiment pas marqué mais le balisage bien visible malgré la nuit. Cela descend bien et le terrain devient de moins en moins praticable (arbres couchés, …). Nous arrivons à un torrent. Nous enjambons les arbres. La progression est très lente et devient dangereuse (le sol est glissant). A part la vallée en contre bas avec les phares des voitures, nous ne voyons pas grand chose. C’est trop dangereux. Il est plus prudent de remonter de reprendre le chemin en sens inverse et de revenir vers la route et de la suivre pour rentrer à Morgex.
Mêmes difficultés pour la remontée avec les arbres dans tous les sens. Edouard « joue » au cochon pendu sur un arbre ! Ouf nous revenons à notre point de départ où nous avions vu les traces rouges et blanches. Nous buvons abondamment à la fontaine de la maison existante car nous avons laissé beaucoup de sueur dans cet épisode.
Nous reprenons le chemin en sens inverse. A son sommet, intersection avec un chemin sur lequel nous voyons un peu en retrait marqué sur une pierre le numéro 7. P….. ! C’est le chemin que l’on devait prendre. Pas de temps à pedre. Nous le prenons. Ce large chemin se transforme en un sentier plus étroit. Le sol est très poussiéreux. Cela descend fort.
Nous arrivons sur une route. A droite direction Morgex que nous atteignons rapidement (109 km ; 924 m). Nous prenons une passerelle puis traversons la voie de chemin de fer. Nous sommes dans la rue principale. La ville paraît très jolie et très typique (maisons en pierres grises). L’église, un porche sous lequel nous passons, un tunnel qui permet de passer sous une voie à grande circulation qui coupe la ville en 2. Dominique nous guide avec le road book. Nous devons être près du gymnase, but de notre étape. Un rond point, nous prenons à droite. Nous passons devant quelques bâtiments publics. Tout est fermé. Pas de lumière, pas de voitures, pas d’activités. Nouvelle erreur d’itinéraire ? Nous faisons demi tour et revenons au rond point. Le road book est pourtant clair : « tunnel passant sous la route Courmayeur/Aoste, on rejoint le gymnase de Morgex ». Il est 23 heures.
Nous devrions être au gymnase. Nous appelons le PC course qui nous apprend que le gymnase est fermé et qu’il n’y a plus personne !! Le PC course va aviser. Nous rappelons. Quelqu’un va arriver. Le rendez vous est fixé en face de l’église.
Je suis très pessimiste sur la poursuite de l’aventure. Nous retournons à l’église. Un bénévole arrive en voiture et nous demande pourquoi nous n’arrivons que maintenant. Nous lui expliquons que nous nous sommes perdus juste avant la dernière descente.


Il nous ramène à Chamonix.
Chamonix ?
Oui, de toute façon, les sacs que nous devions récupérer à Morgex (avec des vêtements de rechange et de la nourriture) sont déjà repartis à Chamonix. Nous pouvons continuer mais hors PTL. Pour enfoncer le clou, le bénévole nous reproche de n’avoir pas répondu à leurs « nombreux » appels téléphoniques (en vérifiant nos portables, nous avons eu chacun un appel vers 21h30). De ce fait, ils ne pouvaient savoir où nous étions d’où leur décision de fermer le point de ravitaillement et de partir !!
 La balise GPS fournie par l’organisation ne fonctionnait pas depuis mardi 15h30 mais ça on n’en parle pas !
Edouard se dit écœuré ce qui énerve fortement notre interlocuteur qui menace de nous laisser là et de nous laisser nous débrouiller pour rentrer à Chamonix. Nous sommes coincés. Nous montons dans la voiture. Le parcours est long, l’atmosphère tendue. Nous arrivons à parler un peu (pas de la course !). J’appelle Barbara pour qu’elle puisse venir nous chercher à Chamonix.
Arrivée à Chamonix. Barbara est là. Nous montons dans la voiture. Elle ouvre les fenêtres car cela sent très mauvais. Tu penses : 48 heures avec les mêmes affaires !
Nous arrivons à Saint Gervais. 2 bières, une douche. La PTL est terminée.


Jeudi matin.
 Le sentiment de frustration est fort car nous aurions pu aller plus loin. Pas de bobos.  Le bilan :
-        les erreurs de parcours (il faut rester concentré),
-        se servir des 3 supports mis à notre disposition (GPS, carte et road book) en les répartissant sur nous 3,
-        pas d’expérience du fonctionnement du GPS (nous ne l’avions que depuis 1 semaine) et de son autonomie,
-        avoir cru les informations données sur l’abandon des barrières horaires,
-        ne pas hésiter à prendre des petits raccourcis si besoin (ne pas galvauder l’esprit de la PTL en changeant carrément de parcours)
-     se regrouper avec d’autres équipes pour une progression commune. Nous aurions pu le faire avec l’équipe 37 (qui est arrivée au bout).
-        Regret d’être tombé sur des équipes peu coopératives au col de Forclaz   
Vendredi soir nous allons à Champex voir passer les coureurs de la CCC. Nous voyons un coureur de la PTL encore en course.
Nous parlons un peu. Il n’est pas surpris de notre mésaventure. Le gymnase a été fermé à 21h30 (d’où les appels téléphoniques à cette heure là). Pour sa part, il a fait du stop sur la route avant Morgex (celle que l’on a hésité à suivre).
74 équipes au départ,
5 équipes ont fait le parcours en entier,
23 équipes ont abandonné ou ont été arrêtées,
20 équipes ont fini incomplètes (abandon d’1 ou 2 équipiers).

Notre parcours :
110 kms (plus près de 120),
9000 m de dénivelée positive et autant en négatif.
Un aperçu de notre parcours :
La première journée :

Merci à tous ceux qui nous ont suivi.

samedi 3 septembre 2011

RECIT DE JEAN UTMB 2011


JEAN BASPEYRE - Le cycliste Traileur - Départ imminent pour l'UTB

Jean BASPEYRE
Le traileur fou, qui est encore une fois venu à Chamonix en vélo pour faire l'UTMB !!
THE NORTH FACE ULTRA-TRAIL DU MONT-BLANC - CCC (COURMAYEUR - CHAMPEX - CHAMONIX ) 2008
LE TOUR DES GLACIERS DE LA VANOISE ( TGV ) 2009

et en 2011  l' UTMB   :  DOSSARD 2077



Après l'UTMB 2009 (que je n'avais pas réussi à finir), j'aborde cette édition 2011 avec un peu plus d'inquiétude. En 2009, j'avais fait un parcours d'environ 3 mois à vélo (http://j.baspeyre.free.fr/roadtrip/), j'avais fait le TGV à Pralognan. 

Malgré tout, je n'avais pas réussi à finir la course, à cause, selon mon diagnostic, de chaussures neuves et un genou droit souffrant.



En cette année 2011, j'avais moins la "caisse", du coup, comme j'avais mon mois d'août à ma disposition, j'ai décidé d'enlever la poussière sur ma remorque et de repartir pour un parcours plus court mais qui je pense m'a permis d'être en forme. 

Départ le 09 août pour une arrivée le 20 à ChamonixSoit 12 jours, 10 étapes de vélo et 2 jours de repos. Au total, j'ai parcouru 959 km, ce qui fait une belle moyenne par étape. Le physique est revenu petit à petit en passant par des douleurs aux cuisses, aux genoux. Un peu partout en fait.



Mon arrivée le samedi 20 à Chamonix a été respectée, j'avais décidé, de me reposer le dimanche et de faire une randonnée le lundi et mardi. Il y a deux ans, j'avais fait Chamonix-Courmayeur en deux jours (78 km) avec nuit au refuge de la croix du bonhomme. Cette fois-ci, je ne me sens pas d'attaque, je pense plutôt réaliser la fin du parcours UTMB, un Vallorcine - Chamonix. 


Le lundi, je prends le train direction Vallorcine, il fait déjà chaud, mon objectif : Col de Balme, Col des Posettes, Col des Montets, Chalet du Lac Blanc, Chalet de la Flégère, Plan Praz et retour par le sentier des gardes jusqu'aux Bossons. A posteriori, il n'en fallait pas plus, il fait extrêmement chaud et ma randonnée a duré plus de 12 heures, sans eau à partir de la Flégère.
Le lendemain, le mardi, j'ai des courbatures et suis moyennement en forme. Je décide pourtant de faire une autre randonnée : Les Houches, Parc Animalier du Merlet, Refuge de Bel Lachat, Le Brévent, Col du Brévent et retour par Plan Praz. Je suis de retour au camping vers 18h après un départ vers 10h. Je suis cuit et j'ai mal aux cuisses. Cela me permet de me dire que pour l'UTMB, je vise uniquement la ligne d'arrivée. 
Du mardi soir au vendredi, jour du départ, c'est repos complet.

Les jours qui précèdent la course sont toujours particuliers, entre la vérification des affaires lors de la récupération du dossard, le nombre de concurrents des différentes courses, je regarde ça toujours avec curiosité et de l'appréhension. Cette fois-ci je suis allé à deux conférences du salon de l'ultra : Le sommeil et la nutrition. J'aurais voulu suivre celle sur la foulée de Vincent Delebarre mais je n'ai pas pu. Si quelqu'un a des informations, je suis preneur.
On est donc, vendredi matin, mon voisin breton, me demande si j'ai allumé mon portable, il a reçu un SMS indiquant que des orages étaient prévus pour la fin de la journée et que le départ était reporté entre 23 heures et minuit. Le début d'une longue journée. Mais, je ne suis pas inquiet, le départ doit avoir lieu, je n'ai plus mal aux jambes, il reste 166 km à parcourir, tout va bien. J

Après une sieste et le départ de mon père et belle-mère pour les Chapieux, je décide de manger vers 19h00. Puis, à nouveau allongé dans la tente, alors que la pluie commence à tomber. 

Départ pour le départ 
en compagnie de mes voisins bretons vers 22h. 
Il pleut, il pleut, il pleut. J'ai ma veste (avec capuche !) et j'ai mis mon sur pantalon.
Je ne suis pas très bien réveillé, le speaker fait ce qu'il peut pour affoler la foule et à 23h30 le départ est donné
Je pars en fin de peloton, et j'essaie de faire attention aux flaques d'eau, je n'ai pas envie d'avoir les pieds mouillés. Ce n'est pas la grosse forme mais je trottine doucement. 
Puis, arrive les Houches et le début du col de la Volza. 
J'ai chaud, très chaud sous mon sur pantalon pas respirant. Je décide de l'enlever et ça va mieux, c'était une cocotte-minute là dessous. 
La descente vers Saint Gervais est juste une grosse blague, un peu comme un combat de boue de catch féminin, les maillots de bain en moins et le froid et les frontales en plus. J'arrive à ne pas tomber et à ne pas me faire mal. Je sens bien que je suis en queue de peloton car le speaker annonce que les derniers arrivent et cela ne fait que 3 minutes que je suis au ravito. Hmmm, l'impression était bonne sur mes mauvaises sensations mais c'est pire que prévu. 
En partant, je vois que la barrière horaire est à 5h30 aux Contamines, il est 3h30, j'ai 2 heures pour 10km et 500mD+. Va falloir commencer à s'activer. Finalement, il ne pleut plus et j'arrive à 5h00 aux Contamines sans avoir eu l'impression de forcer. En plus, je vois Marion et John qui ne devaient pas être là mais qui se sont poussés pour braver la nuit, le froid et la pluie. Cool. Ils étaient inquiets pour la barrière.
Puis, c'est le départ vers Notre Dame de la Gorge et surtout le col de la croix du bonhomme
Je sais que c'est long, très long. Je ne m'excite pas, je reste dans mon rythme. Je ne m'arrête pas ou peu à La Balme. Pas mal de monde autour du feu de bois, mais je me dis que ce n’est pas l’idée de siècle que de s’arrêter là. Puis arrive, avec le jour, le col de la croix du bonhomme. Ca souffle fort, il a neigé, il ne pleut plus. Je croise des bouquetins (que l'on voit sur la vidéo 6'06’’,
et direction refuge de la même croix. 
Tout va bien, puis arrive la descente vers les Chapieux (km 50). 
La grosse différence par rapport à l'UTMB 2009 c'est qu'il fait jour. Je mets d'ailleurs 18' de moins pour descendre. Aux Chapieux, je vois mon père et belle maman, coup de bol, car il n'y a pas de réseau téléphonique, ils ont dû attendre depuis un sacré moment. 

UTMB - SAMEDI 9 H 00 - POINT JEAN


Je repars vers Ville des Glaciers en compagnie d'un gars avec qui je fais la causette, ça passe le temps surtout que cette partie goudronnée n'est pas marrante. Puis arrive la neige, voire la grêle, durant au moins deux heures, jusqu'au Col de la Seigne
Le gars qui bipe les dossards a la moustache gelée avec de belles stalactites. Il fait un vent de fou, je me magne à commencer de descendre vers le lac Combal.
La descente est assez longue, il fait froid et le ravito se fait attendre. Je ne suis pas mécontent d'y arriver. Pour l'instant tout va bien, je ne force pas, il fait maintenant gris mais il ne neige plus et il n'y a plus de vent. Direction Maisons Vieilles, Col Chécrouit et enfin Courmayeur. 
A col Chécrouit, je m'arrête pour enlever mes chaussures et chaussettes. Aïe ! Une ampoule. Il faudra que ça tienne jusqu'à Courmayeur. Changement de programme par SMS : on passe par Martigny et plus par Bovine. Ca rallonge de 4 km et de 200mD+. Bon, ça ne me réjouis pas mais je ne vais pas pouvoir changer grand-chose...
Direction Courmayeur, la chaleur est au rendez-vous, je fais la descente assez tranquillement dans la poussière en suivant un concurrent qui va à ma vitesse. Puis je retrouve mon père et Josy au Centre, ils sont en forme. Moi, je prends mon sac de ravitaillement. Je décide de manger les pâtes al dente italiennes, d'aller soigner mon ampoule. J'en profite pour mettre du sérum physiologique dans mes yeux, la poussière a du mauvais. Puis, je mets mon corsaire, mon maillot trempé du "Petit Ballon / Grand Bonheur" (c'est que l'on a eu un temps de cochon), je change de chaussettes, mets de la crème solaire et je repars. 
Direction refuge Bertone. L'ambiance est excellente à Courmayeur, les italiens sont de bonnes humeurs sous le soleil rayonnant. La montée calme bien les ardeurs. Mais en montant au train ça se fait. Le pansement pour mon ampoule ne tient pas. Il me semble qu'à Bonatti, il y a un centre de soins.
Côté ravitaillement : des Tucs, du pain d'épices, un peu de fromage et de l'eau, du coca et parfois boisson énergisante. Je mets aussi du citron dans mon Camel bak. Ça donne un goût bien sympa.
En effet, à Bonatti, je me fais soigner l'ampoule, l'infirmière me dit que cela va tenir jusqu'à Chamonix. A ce propos, le trajet Bertone - Bonatti est particulièrement long. Puis c'est reparti, je ne souffre pas de la chaleur, d'ailleurs, le vent est fort, il va falloir penser à remettre le collant long et un haut plus épais.
Je fais la descente vers Arnuva calmement, il y a deux ans, je l'avais faite à bloc (en 10' de moins) et j'avais eu le début de ma douleur au genou. Je ne m’arrête pas trop longtemps au ravitaillement, juste le temps de bien manger, bien boire et de repartir pour le grand col Ferret
Mon objectif est d'y passer avant la nuit. Le début de la montée est hyper raide, les jambes vont bien, mais le souffle est un peu court. Je monte à mon rythme et j'essaie de ma caler dans un groupe. Tout se passe bien, le vent commence à souffler sévère, mais avec ma veste à capuche, je suis trop bien. Aucun problème. La nuit tombe sur le final, avec un vent de fou et ô surprise, le brouillard dans le début de la descente. On aura tout eu dans cet UTMB 2011 : Pluie, froid, vent, neige, grêle, grand soleil et enfin brouillard. Les finishers pourront être fiers d'eux. Je veux en être. Pour l'instant ça ne va pas trop mal après 100 km de course. C'est dans la descente de La Fouly que ça se complique, je commence à avoir une légère pointe au niveau du genou droit côté latéral, rien de grave mais bon c'est le début, puis aussi une douleur sur le coup de pied droit. Cette descente est interminable. De descente, certes il y en a beaucoup, mais il y a aussi des passages délicats et de la montée. En plus, il fait nuit, la douleur ne m'aide pas, il faut que je me force à boire et à manger un peu. Quand on a mal, on en oublie de s'hydrater correctement. La seconde nuit est dure psychologiquement. 
Même si je sais que je remonte bien dans le classement, je n'en fais pas une fixation, ce que je veux c'est arriver. Puis, la Fouly arrive enfin, il y a Marion et John qui sont là depuis au moins 4 heures. Je suis extenué, énervé contre cette distance interminable. Il est 23h30, je décide de me reposer 20 minutes. Je ne dors pas mais le fait de ne plus être sur ses pieds me fait un bien fou. 
Je repars après cette pause, certes je boite assez bas mais le moral est meilleur après ce repos. La gestion de la deuxième nuit est capitale, il ne faut pas hésiter à "perdre" du temps en se reposant. Je rattrape deux concurrents qui ne sont pas en très bon état non plus. Mon genou est devenu très douloureux.
Les deux gars en question sont comme en balade, ils parlent de tout et de rien, il n’est pas loin d’une heure du matin. 
Cette deuxième nuit… L’un des deux dit que vers 5-6 heures, c’est l’heure à laquelle il commence à avoir des hallucinations. Moi, je n’en ai jamais eu, ça doit être étonnant. Il est finisher PTL et raconte que l’eau des Contamines est tellement filtrée par les glaciers qu’elle manque de minéraux et entre autre d’iode ce qui empêche un développement cérébral normal et ce que l’on a appelé les crétins des Alpes. Minute culture.
Puis vient la montée vers Champex, je sais qu’elle est longue, malgré la douleur, j’avance, je suis meilleur dans la montée, le plat et la descente ne sont plus mes amis à cause de cette douleur au genou. Je penche pour une douleur au niveau du tendon du vaste latéral.
Arrive enfin Champex avec une dernière montée dans une espèce de champs, un concurrent est en train de dormir à même le sol. J’ai mon comité d’accueil, qui lui aussi est marqué par la fatigue, il est 3h45. Tout le monde voudrait bien être au chaud. Cela fait 124 km et 27h45 de course. Je suis extenué. Je ne mange même pas de pâtes mais des Tucs, du pain, fromage et de l’eau / Coca. 
Je décide d’aller voir les kinés. La levée du banc est douloureuse, il fait un froid de canard, heureusement, ils sont très sympas.  Je leur dis mes douleurs au niveau du coup de pied et du genou. Verdict : début de tendinite des releveurs du pied et soit le tendon du vaste latéral, soit le tendon du tenseur du fascia lata.  C’est ce deuxième qui m’inquiète car à part le repos, y’a pas grand-chose. Je me fais raser la jambe, on me pose un « tape » = les fameuses bandes de couleur que l’on voit un peu partout. C’est efficace sur le coup de pied, y’a pas à dire. On me met de la crème Nok sur les pieds et je rechausse. Mes chaussettes double peau ne sont pas une trouvaille, en effet, les deux couches glissent l’une sur l’autre et ça chauffe. L’importance du matériel.
Je rejoins mon équipe de choc, le moral va mieux. Malgré des regards inquiets, je décide de repartir (il reste 46 km), comme je ne connais pas la descente vers Martigny, peut-être le chemin n’est pas trop compliqué. 
Il fait froid, je boite assez bas, mais le départ de Champex est plat et bitumé donc pour l’instant ça va. Puis on prend un chemin forestier, donc je peux marcher tranquillement. Ensuite arrive des chemins un peu plus techniques et la douleur est intense. Pourtant à y réfléchir, les sentiers sont propres, rien de fou fou, rien à voir avec le final de la Fouly ou la descente des Chapieux de nuit. 
Je ne rêve que de dormir en m’entourant dans ma couverture de survie. Il n’est pas loin de 5 heures. Encore une heure et quelques pour avoir le droit au lever de soleil. Je passe à côté d’une énorme croix toute illuminée. Je jure que s’il y avait eu un banc à côté, je me serais mis là, emmitouflé dans ma couverture et juste le droit de dormir. 
Je continue clopin clopant, je me fais doubler mais je m’en moque, je ne pense qu’à l’arrivée de Martigny. Arrive ensuite une intersection où attend un camion de pompier Suisse, ou un camion suisse de pompier. Je ne sais pas. 
En fait, c’est moi qu’il attend, le jour s’est bien levé, cela fait un bien fou au moral mais je n’avance à mon avis, pas plus vite que 3 à l’heure. Et ça descend. Je me fais encore doubler par un fou qui a le genou comme une patate, râle parce que cela fait 20 km qu’il y fait attention et que c’est l’autre qui vient de craquer. Etonnant : 20 bornes à mettre tout son poids sur un genou et il craque. Il se strappe n’importe comment et repart. Moi, je n’ai pas envie de ne plus plier le genou. J’en ai même entendu dire certains qu’ils prenaient des anti inflammatoires. Je n’y avais même pas pensé.
Alors, j’arrive enfin au camion de pompier. Je discute avec un gars qui me dit qu’il reste encore 900 m de dénivelé négatif. Je suis étonné, à mon avis les infos à Champex était fausse. De toute façon, je ne peux pas aller plus loin, que ce soit lever la jambe ou bien appuyé dessus, cela me fait souffrir. 
Je me résigne sans trop réfléchir. 
Le gars me dit que de toute façon je ne peux abandonner à Martigny car il n’y a rien pour le faire. Ça me décide un peu plus. Le moral, c’est important. Le camion remonte à Champex. Je me rends compte que finalement,  j’en ai fait du chemin. 
Retour au point de départ, il est 7h00, cela fait 2h30 que je suis parti de là, la barrière horaire est à 7h30, il y a encore des concurrents qui partent.
Je descends du camion comme je peux et me rends à la table des abandons, j’étais passé devant en me disant : « Sûrement pas ». 
Et là en rendant mon dossard, les boules me montent d’un coup, sans prévenir, je me dis que ce n’est qu’une course, mais la fatigue, l’investissement de ses dernières 24h ont raison de ma raison. Je laisse aller. Un bénévole me dit d’aller boire un café, je lui réponds à peine. Je « file » vers le bus et me réfugie à une place libre.  Ce que c’est dur d’arrêter là.
En plus, j’étais loin d’être seul dans cette aventure, comme toujours, j’ai eu des dizaines de messages d’encouragement, de toute la famille, des amis, des collègues de l’école. Des messages réellement touchants des cousins/cousines. Vous ne pouvez pas imaginer comme dans la course je ne suis pas tout seul et que vous êtes avec moi-même si je ne réponds pas. Et puis, les accompagnants, eux aussi ils font un sacré truc de fou en se baladant pendant deux jours à travers le massif du Mont Blanc. Alors, cela doit être ça, en rendant le dossard c’est aussi vous que je laisse de côté. La fatigue je vous dis J.
Au final, le retour en bus se fait avec une voisine qui n’est autre qu’une kiné de la team de Champex. On discute pas mal sur la fin du parcours et elle ne se rend pas compte que moi aussi je suis en étude de kiné. Pourtant j’ai essayé de lui donner des indices mais elle doit être aussi fatiguée par sa nuit de massage.


Il est 9h du matin quand j’arrive à Chamonix, 1h30 de trajet, John est venu me chercher. Direction le camping, je m’allonge dans ma tente, je ne me lave même pas, j’émerge vers 11h. Mon père et Josy sont de retour. 
Alors : douche, déjeuner, grosse sieste et le soir, diner dans une crèmerie. Je boite toujours très bas.
Je crois mes voisins bretons qui ont abandonné aux Chapieux (km 50), le stress des barrières et la difficulté de courir en couple ont eu raison d’eux.


Le lundi, retour sur Paris, le mal au genou disparait doucement. Deux jours après la course, plus mal, aucune courbature si ce n'est un point au niveau de l'omoplate (scapula) gauche.
J’ai tout de même décidé d’aller voir un médecin du sport, un ostéo et peut être un podologue pour que l’on sache exactement d’où vient cette douleur après environ 110 km de course.
C’est que je compte bien le finir cet Ultra Trail du Mont Blanc !

Alors les sujets de réflexions :
·       Utilisation de bâtons ?
·       Gestion de la deuxième nuit ?
·      Mon matériel est au top : Sac à dos Salomon, ma veste Montane, mes chaussures Brooks et les gants Quechua impec. Peut-être acheter un sur pantalon qui respire et des chaussettes classiques !!

Voilà, ce récit est un peu long, il doit même manquer des choses, mais c’est bien de raconter tout ça, ça permet de revivre un peu la chose et de remercier réellement tout ce qui était avec moi physiquement ou en pensée. De vous faire partager ce que j’ai pu traverser pendant la course.

RECIT DE CHRISTIAN UTMB 2011

http://christian-baigue-de-l-athle-au-trail.over-blog.fr/article-utmb-2011-premier-bilan-conditions-dantesques-83105547.html

dimanche 28 août 2011

UTMB 86 2011 - UN BON MILLÉSIME POITEVIN

Bravo à toutes et à tous, finishers ou non finishers !

Vous avez su vous lancer dans cette grande aventure que représente la participation  à une des courses de l'utmb (PTL, TDS, CCC et UTMB) sur une édition 2011 exceptionnelle.
Une édition très relevée à cause des conditions météorologiques capricieuses passant de l’extrême châleur en début de semaine sur la PTL, à la neige sur l'UTMB dans la nuit de vendredi à samedi, avec des rafales de vent, du très grand froid, du givre, de la pluie et des orages à volonté. Dantesque par moment !
Certaines et certains ont échoués, quelque fois près du but ou pour quelques heures, d'autres ont réussi à aller au bout d'eux mêmes, chercher les ressources leur permettant d'obtenir ce fichu maillot de finisher qui nous fait tous vibrer.
Ce fût un plaisir pour moi de vous suivre et d'essayer de faire partager virtuellement vos aventures.
Bon rétablissement aux blessés, bonne récupération, et pour les finishers, savourez ! savourez !
Un jour  ce sera aussi notre tour !
Bien sportivement, 
François
Bravo ! mille bravos !
François, Edouard, Dominique, Yamina, Jérome, David, CécileGaël  CédricJérômeJoachim, Régis, Yvon, Emmanuel, Marie Madeleine, Cédric, Xavier, Denis, Marie, Barbara, Gérard R, Jean, Christian, Fréderic, Christophe, Alain B, Gilles, Pascal, Michel, Gérard, Pierre, Christophe, André et Alain S.


SUPERBE VIDEO - SAMEDI AU PETIT MATIN - PENTES ENNEIGÉES

PASCAL DUCHESNE FINISHER UTMB 2011


PASCAL DUCHESNE FINISHER UTMB 2011 
en  44 H  49 04
1 050 eme au scratch - 477 eme V1
BRAVO PASCAL ! 
T'ES VRAIMENT UN SUPER GUERRIER !!!

GERARD FROUIN FINISHER UTMB 2011

 GERARD FROUIN FINISHER UTMB 2011 
en  44 H 44 09
1 051 eme au scratch - 161 eme  V2
BRAVO GERARD ! 
QUELLE GESTION DE COURSE  !
TU AS GAGNE DES PLACES EN PERMANENCE !

GERARD ET PASCAL ATTENDUS A CHAMONIX POUR 20 H 25

ILS SAVOURENT LES DERNIERS KILOMETRESLES BOUGRE

CHRISTIAN BAIGUE FINISHER UTMB 2011


CHRISTIAN BAIGUE FINISHER UTMB 2011 
en  43 H 27 18
839  eme au scratch -  123 eme V2
BON ANNIVERSAIRE CHRISITAN !!
QUELLE LECON DE COURAGE ET DE TENACITE 
POUR RENTRER DANS TA CINQUANTENEUVIEME 
ANNEE AUJOURD'HUI MEME !!

MICHEL EUGENE FINISHER UTMB 2011


 MICHEL EUGENE FINISHER UTMB 2011 
en  43 H 27 18 
839 eme au scratch - 123 eme V2
BRAVO MICHEL

CHRISTIAN ET MICHEL ATTENDU CHAMONIX POUR 19 H 03

ET GERARD ET PASCAL POUR 19 H 28

MAUVAISE NOUVELLE PIERRE ARRETE A VALLORCINE !

QUEL DOMMAGE ! A 15 KM DE L'ARRIVEE
APRES 155 KM ET 8631 M D+ !! ET  42 H 43 DE COURSE
QUELLE TENACITE !
QUEL COURAGE  DEPUIS COURMAYEUR !
QUEL EXEMPLE !

BRAVO PIERRE !   
TU LE MERITAIS CE MAILLOT DE FINISHER !

GERARD ET PASCAL SONT A ARGENTIERE

Pascal, notre guerrier, est passé 8 minutes avant la clôture de la barrière horaire à Vallorcine, tout comme il l’avait fait à Cilaos, lors de la diagonale de fous 2010, alors que tout le monde pensait que c'était perdu pour lui, il a sprinté sur plusieurs kilomètres pour arriver juste à temps - et il a été finisher diagonale des fous 2010....
Et là, il nous refait le mËme coup
Il vient de rejoindre son compagnon Gérard,
 ET ILS VIENNENT DE PASSER ARGENTIERE A 17 H 58
ARRIVEE A CHAMONIX PREVUE POUR 19 H 38

CHRISTOPHE MAREE FINISHER UTMB 2011


CHRISTOPHE MAREE FINISHER UTMB 2011 
en 41 H 46 11 
610 eme au scratch - 207 eme SE
Quelle course !
Toujours au taquet à remonter des concurrents depuis le départ !
Chapeau !

CHRISITAN ET MICHEL A ARGENTIERE

CHRISTIAN ET MICHEL SONT ARRIVE A ARGENTIERE A 17 H 05

ALLEZ LES GARS CA SENT VRAIMENT  L'ECURIE CETTE FOIS CI

ALAIN SIMON FINISHER

ALAIN SIMON  FINISHER UTMB 2011 
en 42 H 19 49 
571 eme au scratch- 267 eme V1
Bravo Alain pour cette superbe course !

GERARD PASCAL ET PIERRE A CATOGNE - MICHEL ET CHRISTIAN A VALLORCINE

GERARD FROUIN A CATONE A 15 H 23 -PASSAGE A VALLORCINE PREVU A 16 H 05
Il regrapille des places depuis Arnuva Super Gérard !
CHRISITAN ET MICHELpassés A VALLORCINE A 15 H33
ILS SONT PREVUS A ARGENTIERE A 18 H 29
PASCAL A CATOGNE A 15 H 42 - il ne lâche rien - super PAsCAL !
PASSAGE A VALLORCINE PREVU A 16 H 27
PIERRE A CATOGNE A 16 H 01 - il ne lâche rien NON PLUS !
PASSAGE A VALLORCINE PREVU A 16 H 47

PIERRE A TRIENT

PIERRE EST ARRIVE A TRIENT A  13 H 55
reparti après 13 mn de pose ravito express

PASCAL ET GERARD A TRIENT

GERARD FROUIN A  13 H 18 A TRIENT
Il est reparti après une pose ravito de 20 mn
Est bien et a lemoral

PASCAL DUCHESNES  A 13 H 34 A TRIENT
Il est reparti après une pose ravito de 20 mn
Il amal au dessus du pied mais à le moral (la fin approche....)

UTMB - DIMANCHE 12 H 25 - CHRISTIAN ET MICHEL

CHRISTIAN S'EST REFAIT UNE SANTE
 ET EST A NOUVEAU EN FORME
IL A EU DROIT A UN ACCUEIL D'ENFER PAR TOUS LES BÉNÉVOLES ET LA SONO QUI LUI ONT SOUHAITES SONT ANNIVERSAIRE 
(Dominique, Jacky, Xavier sur place avait préparé le coup...)
CHRISITAN NOUS RASSURE DONC TOUT LE MONDE - IL A PASSE UN MAUVAIS CAP

MICHEL A REPRIS DES COULEURS
APRES LE RAVITO ILS SONT A NOUVEAU REPARTI ENSEMBLE A 12 H 22

UTMB DIMANCHE 11 H 55 - ALAIN BOUTET FINISHER UTMB 2011

ALAIN BOUTET FINISHER UTMB 2011
EN  36 H 26 28
226 eme au scratch  99 eme V1
BRAVO CHAMPION !!!!

CHRISITAN ET MICHEL ARRIVENT A TRIENT A 11 H 54

ALAIN BOUTET BIENTOT A CHAMIONIX EN MOINS DE 3 7 H

ALAIN BOUTET BIENTÔT FINISHER UTMB 2011
EN MOINS DE 37 H
BRAVO CHAMPION !!!
BRAVO L'ARTISTE
A VALLORCINE IL ETAIT FACILE ET COSTAUD 

ALAIN SIMON A CATOGNE

ALAIN SIMON A CATOGNE A 11 H 29
PREVU A VALLORCINE VERS 12 H 00

UTMB - DIMANCHE 11 H 20 - GERARD PASCAL PIERRE

Notre trio Gerard Pascal et Pierre à Martigny
Ils remontent gaillardement !!

Pierre       à  11 h 05
Gérard      à 11 h 16
Pascal        à 11 h 07
 Prochain point


Trient - Trient
Distance depuis le départ :145.20 km
Distance depuis Martigny :7.80 km
Altitude :1300 m
Dénivelé positif depuis le départ :7911 m
Dénivelé positif depuis Martigny :80 m

UTMB - DIMANCHE 10 H 45 - COUREURS VIENNE


ALAIN BOUTET
Argentière - 10 h 30 - 151 km - 9 952 D+
Classé scratch 231eme - 99eme v1
Prévu à CHAMONIX à 11 h 52
dans 8,70 km et 634 m D+


ALAIN SIMON
Trient 9 h 23 - 145 km - 7 911 D+
Classé 423 au scratch - 195eme V1
Prévu à Catogne à 11 h 07
dans 4,7 km 706 m D+


CHRISTOPHE MAREE
Martigny 8 h 30 -137 km - 7 831 m D+
Classé 627 eme scratch - 227 SE
Prévu à Trient 10 h 41
dans 7,8 km 80 m D+

CHRISTIAN BAIGUE
Martigny - 9 h 08 - 137 km - 7 831 m D+
Classé 731eme scratch - 94eme V2
Prévu Trient 11 h 45
dans 7,8 km 80 m D+


MICHEL EUGENE

Martigny - 9 h 08 - 137 km - 7 831 m D+
Classé 730eme scratch - 91eme V2
Prévu Trient 11 h 45
dans 7,8 km 80 m D+



GERARD FROUIN
Champex - 7h 25 - 123 km -7 106 m D+
Classé 1 453eme scratch - 227eme V2
Prévu Martigny 12 h 17
dans 13.7 km 725 mD+


PASCAL DUCHESNE
Champex - 7h 25 - 123 km -7 106 m D+
Classé 1 455eme scratch - 231eme V2
Prévu Martigny 11 h 58
dans 13.7 km 725 mD+

PIERRE HAY
Champex - 7h 25 - 123 km -7 106 m D+
Classé 1 459eme scratch - 634eme V1
Prévu Martigny 11 h 58
dans 13.7 km 725 mD+