Barbara
    Yamina
     Alain
   Christian
   Gérard
     Gilles
     Pascal
      Pierre
   Gérard
      Jean
      Michel
    Pictaves      trotters

Bravo à toutes et à tous, finishers ou non finishers !

Vous avez su vous lancer dans cette grande aventure que représente la participation à une des courses de l'utmb (PTL, TDS, CCC et UTMB) sur une édition 2011 exceptionnelle.

Une édition très relevée à cause des conditions météorologiques capricieuses passant de l’extrême châleur en début de semaine sur la PTL, à la neige sur l'UTMB dans la nuit de vendredi à samedi, avec des rafales de vent, du très grand froid, du givre, de la grêle, de la pluie et des orages à volonté.

Dantesque par moment !

Certaines et certains d’entre vous ont échoués, quelque fois près du but ou pour quelques heures, d'autres ont réussi à aller au bout d'eux-mêmes chercher les ressources leur permettant d'obtenir ce fichu maillot de finisher qui nous fait tous vibrer.

Ce fût un plaisir pour moi de vous suivre et d'essayer de faire partager virtuellement vos aventures à vos proches ou à vos amis.

Bon rétablissement aux blessés, bonne récupération, et pour les finishers, savourez ! Savourez !

Un jour ce sera aussi notre tour ! …..

Bien sportivement,

François

Bravo ! mille bravos !

François, Edouard, Dominique, Yamina, Jérome, David, Cécile, Gaël Cédric, Jérôme, Joachim, Régis, Yvon, Emmanuel, Marie Madeleine, Cédric, Xavier, Denis, Marie, Barbara, Gérard R, Jean, Christian, Fréderic, Christophe, Alain B, Gilles, Pascal, Michel, Gérard, Pierre, Christophe, André et Alain S

LE SUIVI DES COPAINS - 3EME PARTIE

lundi 12 septembre 2011

RECIT PTL 2011 - FRANCOIS DES PICTAVES TROTTERS


Premiers à partir, François, Edouard et Dominique des PICTAVES TROTTER'S se sont élancés le lundi 22 août 2011 sur la Petite Trotte à Léon pour cette immense aventure en équipe :
 300 km et 25 000 m D+
Une épreuve hallucinante et non compétitive ! comme l'annonce les organisateurs :
"Un "grand" tour du Mont-Blanc additionnant les grands cols, souvent à plus de 2500 mêtres d'altitude avec des passages très engagés. Si vous aimez la solitude, la solidarité et l’aventure totale, à coup sûr vous en prendrez une fois le départ."

Cette épreuve sans classement et en autonomie complète doit être bouclée en moins de 138 H



Récit PTL 2011 de François
Nous arrivons à 16h30 pour le retrait des dossards
C’est très rapide. Les contrôles se limitent aux vérifications des identités et des numéros de nos téléphones et à nous donner la balise qui va nous permettre d’être suivi ¼ par ¼ heure. 
Elle doit être placée le plus haut possible dans le sac. 
Pour se donner plus de chance de bonne réception, c’est moi qui la prends. 
Allez savoir pourquoi !
Dehors, un gros orage s’abat sur Chamonix.

A 18 heures, briefing puis repas à 19 heures. On s’habille. Le sac doit peser une dizaine de kilo.
Nous arrivons vers 21h45 place de l’Amitié à Chamonix. L’orage a cessé. Nous voyons les gars du PEC (Christian, Alain, Gérard, Pascal) qui sont venus assister au départ. Photos, encouragements mutuels.

22h00, c’est le départ. 
Les spectateurs sont en nombre jusque la sortie de Chamonix. Nous apercevons Yvon et sa femme sur le bord de la route.


Jusqu’aux Houches, nous courrons avec 2 équipes béarnaises (d’Orthez exactement). Je les branche basket. Ils savaient qu’il y avait une équipe de basket à Poitiers mais ils la situaient en Pro B. Je rectifie !

23h00 : arrivée aux Houches (8km ; 1012 m) où nous revoyons Yvon et Patricia. Encore quelques spectateurs jusqu’au virage de l’église puis après commence l’ascension vers Bellevue d’abord sur une route goudronnée puis sur un chemin.
Les choses sérieuses commencent. Ce pourquoi nous sommes là.
On se met en file indienne. Nous sommes au moins une dizaine. Première intersection de chemin et première erreur de navigation. L’équipe devant va tout droit alors qu’il aurait fallu tourner à gauche. Tout le monde suit. Après 10-15 minutes, le chemin redescend. Pas normal ! Brève vérification. Nous ne sommes pas sur le bon chemin. Demi tour !
On passe Bellevue (13,2 km ; 1801 m), direction le Col Tricot. Pas de souci d’orientation. J’ai allumé le GPS et de toute façon nous étions passés là au mois de juin. Après le Col Tricot (16,8 km ; 2120 m), descente vers Les Chalets de Miage où nous nous ravitaillons en eau à une fontaine.
Nous arrivons au Pont de Quy à 4h00 (22,9 km ; 1073 m). Un point de contrôle de l’organisation a été mis en place pour vérifier si les balises fonctionnent. Pas problème pour la nôtre.
Commence alors la longue ascension vers le Mont Joly. Une montée sans lacet, des portions très raides (pente de 23% en moyenne). On fait le plein en eau à une ferme d’alpage où le fermier se lève pour la traite des vaches. Il est 5 h30. Le jour se lève. On admire le paysage mais aussi le Mont avec ses pentes abruptes qu’il va falloir monter.
7h00 : le Mont Joly (29,1 km ; 2525 m) est passé. Pause ravitaillement. On est dans le dur. Puis on repart sur un chemin de crête surplombant les 2 vallées. A droite, c’est abrupt et c’est magnifique. Le souffle est court. L’ascension a fait mal. Elle va laisser des traces.
9h30. On passe au Col Joly (35,4 km ; 1989 m). Il y a un petit restaurant mais qui est fermé. Le propriétaire a refusé d’ouvrir pour fournir de l’eau. C’est un endroit accessible par la route. Plusieurs équipes retrouvent des proches et se restaurent avec eux.
Direction La Gitte en passant par un col à 2322 m. La progression est lente. Nous n’avons presque plus d’eau (nous n’avons pas vu de point d’eau depuis la ferme d’alpage). On boit une gorgée à la fois. J’essaie de respirer par le nez pour éviter d’assécher plus qu‘elle n’est ma bouche. Nous ne mangeons pas non plus pour économiser l’eau !
Nous trouvons enfin une fontaine. On boit goulûment. Il est 12h00. 7h00 avec seulement 1,2 l d’eau. On continue la descente sur une large piste. On en oublie de tourner à gauche pour descendre à travers la pente. Au loin, on voit la piste sur laquelle nous nous trouvons. Cela nous paraît long. Un rapide coup d’œil au GPS montre notre erreur. La seconde depuis le départ. Demi tour.
13h00 : arrivée au hameau de La Gitte (46,5 km ; 1662 m). On mange un peu. Il fait chaud.
Direction La Croix du Bonhomme. Une partie du chemin est jolie (corniche le long d’un torrent).
La montée est un long chemin de croix (le col porte bien son nom !). La pente est raide et il fait chaud. D’autres équipes sont dans le même état. Il y a un concurrent qui est tracté par un de ses coéquipiers à l’aide d’une corde.
15h00 : arrivée à La Croix du Bonhomme (51,8 km ; 2479 m). Dans la foulée, passage au Col des Fours (52,9 km ; 2666 m). Nous essuyons une averse dans la descente.


Nous arrivons à 17 heures à la Ville aux Glaciers (57,8 km ; 1790 m). Il y a une fromagerie. On fait le plein en eau. On se restaure un peu. On discute avec le fils de la fromagerie qui nous fait voir au loin le col de l’Ouillon, le prochain col à franchir. Une brèche dans la montagne à 2603 m ! Il nous indique que le final est dur.

L’organisation a mis un point de contrôle. On apprend que notre balise ne fonctionne plus depuis La Croix du Bonhomme. 35 équipes sont passées. Le parcours est modifié après le col de l’Ouillon. Cette modification doit nous faire gagner 1 heure. La carte du nouveau parcours nous sera donnée « là-haut ». C’est a priori une bonne nouvelle.
On commence la longue montée du Col de l’Ouillon avec une autre équipe dont l’un des membres n’est pas au mieux. On se cale à son rythme. La fin du col est très pentue (pierrier puis rochers à escalader au final). Je regarde mes pieds et j’évite de regarder le col à atteindre. Notre GPS s’est éteint. Plus de piles.

20h25 : arrivée au col de l'Ouillon (63,7 km ; 2612 m). Le final a été tel qu’annoncé !
Personne pour nous donner la carte du nouveau parcours. Rapide appel téléphonique au PC course qui nous informe qu’il faut passer le col de Forclaz et que la carte nous sera donnée au lieu dit « Les Crottes ». Sans GPS, nous devons suivre l’équipe qui est montée avec nous. Après avoir rendu tripes et boyaux, le concurrent complètement à la rue s’est refait une santé. Il n’y a pas de chemin. Nous descendons à travers la montagne. Il fait nuit. Il y a beaucoup de ruisseaux, le terrain est très humide. Nous arrivons dans un champ de vaches ! Tous ces yeux qui brillent dans les faisceaux de nos frontales. Nous passons à proximité d’une salle de traite mobile. Il doit y avoir un chemin à proximité ! Nous découvrons un chemin que nous suivons. Au loin il y a des phares de voiture.
La voiture s’en va. Non ! Ouf, il y a une autre voiture. C’est une voiture de l’organisation. Les bénévoles nous donnent les cartes pour aller au col de Forclaz et nous annoncent qu’il faut 3h20 pour aller au col du Petit Saint Bernard ! Le ciel me tombe sur la tête ! En nous annonçant en bas un nouveau parcours plus court d’1 heure, je m’étais imaginé un parcours rapide, cool. Sans GPS et avec une carte pour nous orienter, je nous vois pas marcher pendant 3h20 de nuit. Il nous faut pourtant repartir.
On refait le plein des gourdes.
L’itinéraire est, semble t’il, simple. On doit suivre un chemin balisé avec  des piquets en bois, monter au col de Forclaz et direction le col du Petit Saint Bernard. Nous préférons suivre une équipe qui a un GPS. Elle n’est pas très coopérative. Bien nous en a pris cependant car le suivi du chemin, même au GPS ne s’avère pas simple. Après quelques errements, nous arrivons au pied du col. On distingue la pente devant nous.
Les membres de l’équipe que nous suivons parlent peu. Ils cherchent mais quoi. Pas d’explications. Un coup à droite, un coup à gauche, un coup en arrière. D’autres équipes cherchent aussi. On aperçoit des frontales monter, descendre, aller à droite, à gauche.
On perd notre équipe pilote. Il semble qu’il faille monter mais il n’y a pas de chemin. Monter tout droit ? Oui mais si on arrive sur un passage infranchissable et qu’il faut redescendre. Cela fait plus de 24 heures que l’on marche et je ne me sent pas la force de faire des allers retours inutiles. De plus la pente est très raide.
De nouvelles équipes arrivent. Même problématique. Elles cherchent un chemin. Elles nous expliquent que la trace GPS indique tout droit et qu’elles cherchent un chemin qui devrait correspondre à la trace GPS. Mais de chemin point ! Les équipes arrivées avant ne sont plus là. On ne peut pas rester là. Il faut monter et on verra là-haut. Quelle montée ! Tout droit, à quatre pattes ! Les mains pour s’agripper aux touffes d’herbe et se hisser, les pieds qui glissent. Mètre après mètre, on arrive au sommet. Nous sommes 3 équipes. On reste ensemble. Ils ont plusieurs GPS. On les suit. Quelques hésitations mais on est sur la trace. On se dit qu’avec la carte, on n’y serait pas arrivé. On rattrape une équipe qui se joint au cortège. On passe à l’hospice du Petit Saint Bernard et on aperçoit au loin une grande tente éclairée. On se doute que c’est notre étape.

Effectivement, ça l’est. On est enfin arrivé au col du Petit Saint Bernard (79,1 km ; 2188 m).
Sans les dernières équipes, cela aurait été très difficile. 2 grandes tentes : 1 pour la restauration et 1 pour dormir. Il y a du monde. Tous les lits sont occupés. Il faut attendre des départs pour se coucher. Un couple d’américains abandonne mais doit se débrouiller pour rejoindre Chamonix. L’organisation ne rapatrie pas. On mange un peu (1 bol  de soupe, du fromage et une banane). Des lits se libèrent.  Dominique décide de laisser notre place au couple. C’est enfin notre tour, il est 3h25.
L’organisation a décidé de modifier les barrières horaires. Les difficultés de cette première partie ont été sous estimées et de nombreuses équipes ont mis beaucoup plus de temps que prévu. Nous devons être parti du col du Petit Saint Bernard avant 9 heures le mercredi matin.
Le dortoir est une grande tente où ont été mis en place des lits de camp. Le chauffage (nous sommes à 2100 m d’altitude) est assuré par une soufflerie qui se met en route tous les ¼ d’heure ! Le sommeil sera très haché entre les arrivées, les départs, les faisceaux des frontales dans les yeux, les ronflements de ceux qui arrivent à dormir, le bruit du chauffage.
7h15. Il faut penser à se lever. Un pied par terre, puis le deuxième. S’habiller, pommader les pieds sales, remettre les chaussures. Petite collation (jus d’orange, lait froid, 2 tranches de cake). Je trouve des piles pour le GPS. Bonne nouvelle car sinon ce n’était qu’avec la carte.
Des bénévoles nous informent que les barrières horaires sont neutralisées. L’objectif semble être de permettre au plus grand nombre d’équipes de rallier Chamonix.
8h30. Départ. Un concurrent ayant abandonné fait du stop pour rentrer à Chamonix. Nous traversons la frontière. Nous sommes en Italie. La première partie est un large chemin qui monte vers des remontées de ski. Attention, un petit raidillon à ne pas louper ! Il permet d’éviter quelques lacets. On redescend dans une vallée, toujours sur de larges pistes. Nous prenons un petit sentier sur la droite. Le paysage change. C’est très joli et agréable. Nous rattrapons une équipe (la 37 : les marmottes). Ils viennent de Moselle (normal avec l’accent qu’ils avaient) et ont déjà fait la PTL. On passe devant. On avance plus vite qu’eux mais ils hésitent moins que nous sur la recherche d’itinéraire (ils ont 2 GPS) ce qui fait que l’on se retrouve souvent.
Le point à atteindre est le refuge Deffeyes. Un panneau l’indique. Temps : 1h15. Sauf que ce n’est pas ce chemin qu’il faut prendre mais un autre beaucoup plus long. Nous le suivons. La progression est lente. Nous doublons une autre équipe qui se repose et nous arrivons au refuge Deffeyes (91,8 km ; 2489 m) à 13h15 par un sentier très abrupt où il faut mettre les mains pour monter.
Le patron a mis un panneau de bienvenue aux concurrents de la Petite Trotte à Léon.
Une équipe mange à l’intérieur. Les marmottes de Moselle s’arrêtent également pour y manger. Nous mangeons rapidement le peu qu’il nous reste (saucisson, banane, barre). Une petite douceur : nous prenons un café au refuge. Un long pour Dominique et 2 courts pour Edouard et moi.


Départ direction le col Cormet.
Cela descend d’abord depuis le refuge. Nous espérons que nous ne descendrons pas trop car il faudra remonter pour passer le col situé à 2837 m. Intersection à droite, petit sentier à prendre pas trop visible. Nous le suivons. Nous sommes sur la trace GPS. Passage très étroit avec des chaînes pour se tenir. Descente dans un thalweg puis montée du col. Il n’y a pas de chemin. Il nous faut naviguer entre les blocs rocheux, choisir les pierres où l’on peut poser les pieds tout en ne s’écartant pas de la trace GPS. Il n’y a pas de marquage au sol ni de cairns. La progression est lente. Des pierres encore des pierres. Le col qui ne semble pas se rapprocher. Nous l’apercevons enfin. Il paraît encore  lointain. La progression continue dans ces amas et amoncellements de pierres. Nous approchons du but. La navigation est plus facile (moins de pierres et l’objectif est clairement visible) mais la pente est raide.
Le col Cormet (95,1 km ; 2837 m) est atteint. La descente est comme la montée. Un début très pentu avec de la neige. Nous y allons très prudemment pour éviter de glisser. Puis des pierres. Nous atteignons un chemin bien aménagé bien que nous sommes assez haut. Des marches ont été créées ou posées. La descente est assez rapide. Un orage menace et éclate. Il faut vite se couvrir. Il est juste au dessus de nous. Ca va car le chemin n’est pas trop technique. L’orage dure un ¼ d’heure.
Nous arrivons au lac d’Arpy (99,2 km ; 2032 m). 2 photographes de l’organisation sont là. Pause pour quelques photos. Nous leur demandons si Morgex (étape de ce soir) est encore loin. Ils nous disent que non, que le chemin est très bon et que c’est tout en descente. C’est vrai que le chemin est large, la pente douce. Nous marchons vite, nous hésitons à courir mais il nous reste encore plusieurs jours. Soyons raisonnable.
Moment d’euphorie. Nous planifions notre étape de demain. Il y a 52 kms entre Morgex et Bourg Saint Pierre sans possibilité de ravitaillement. Nous prévoyons un arrêt de 4 heures à Morgex et de partir très tôt demain matin.
Je jette un œil sur le GPS.
Nous ne sommes pas sur la trace ! Je sors la carte. Nous avons loupé un petit sentier sur la droite peu après le lac. Il faut faire demi tour et remonter car continuer sur ce chemin nous rallongerait. La rencontre avec les photographes, leurs renseignements nous ont déconcentré. Dans notre tête, l’étape était finie. Ce n’était plus qu’une formalité ! Nous revenons au petit sentier que nous prenons. Le parcours est agréable sous les arbres.
Nous arrivons au village d’Arpy (102,8 km ; 1678 m) à 20 heures.
Nous faisons le plein des bidons à la fontaine d’une maison. Nous sortons du village d’Arpy. Nous appelons le PC course et nous donnons notre position.
Il nous faut suivre la route sur 1 km et prendre une piste sur la gauche. Nous arrivons à une piste. Les piles du GPS déclarent forfait. Cette piste ne me semble pas être la bonne. Je remets des piles usagées. Le GPS repart. Ce n’est effectivement pas la bonne piste. Nous continuons à descendre par la route. Nous arrivons à l’intersection. La nuit est tombée. La route sur laquelle nous nous trouvons va à Morgex. L’itinéraire est plus long mais on est sur d’arriver car le GPS s’éteindra avant d’arriver. Que faire ? Suivre la route ou suivre l’itinéraire de l’organisation par les chemins. Nous choisissons l’itinéraire.
La piste est large. Nous suivons la trace du GPS en adéquation avec les informations du road book que Dominique suit. Malgré la nuit noire, le suivi de l’itinéraire apparaît aisé.
Nous devons prendre un chemin sur la droite « itinéraire n°7 ». Nous ne voyons pas cette information, nous continuons un peu et prenons un chemin où rien n’est indiqué mais cela semble correspondre avec la trace GPS. Le chemin descend. Nous arrivons à une maison où le chemin s’arrête. Edouard repère un balisage rouge et blanc sur quelques arbres. Ce doit être un GR. Le chemin n’est pas très marqué voir pas du tout mais les marques rouges et blanches sur les arbres sont bien visibles et cela descend dans la vallée et il nous faut descendre pour rejoindre Morgex. D’ailleurs, nous entendons les voitures en bas. Nous ne sommes pas sur le bon itinéraire mais nous devrions atteindre la vallée, c’est le principal.
Le sentier n’est vraiment pas marqué mais le balisage bien visible malgré la nuit. Cela descend bien et le terrain devient de moins en moins praticable (arbres couchés, …). Nous arrivons à un torrent. Nous enjambons les arbres. La progression est très lente et devient dangereuse (le sol est glissant). A part la vallée en contre bas avec les phares des voitures, nous ne voyons pas grand chose. C’est trop dangereux. Il est plus prudent de remonter de reprendre le chemin en sens inverse et de revenir vers la route et de la suivre pour rentrer à Morgex.
Mêmes difficultés pour la remontée avec les arbres dans tous les sens. Edouard « joue » au cochon pendu sur un arbre ! Ouf nous revenons à notre point de départ où nous avions vu les traces rouges et blanches. Nous buvons abondamment à la fontaine de la maison existante car nous avons laissé beaucoup de sueur dans cet épisode.
Nous reprenons le chemin en sens inverse. A son sommet, intersection avec un chemin sur lequel nous voyons un peu en retrait marqué sur une pierre le numéro 7. P….. ! C’est le chemin que l’on devait prendre. Pas de temps à pedre. Nous le prenons. Ce large chemin se transforme en un sentier plus étroit. Le sol est très poussiéreux. Cela descend fort.
Nous arrivons sur une route. A droite direction Morgex que nous atteignons rapidement (109 km ; 924 m). Nous prenons une passerelle puis traversons la voie de chemin de fer. Nous sommes dans la rue principale. La ville paraît très jolie et très typique (maisons en pierres grises). L’église, un porche sous lequel nous passons, un tunnel qui permet de passer sous une voie à grande circulation qui coupe la ville en 2. Dominique nous guide avec le road book. Nous devons être près du gymnase, but de notre étape. Un rond point, nous prenons à droite. Nous passons devant quelques bâtiments publics. Tout est fermé. Pas de lumière, pas de voitures, pas d’activités. Nouvelle erreur d’itinéraire ? Nous faisons demi tour et revenons au rond point. Le road book est pourtant clair : « tunnel passant sous la route Courmayeur/Aoste, on rejoint le gymnase de Morgex ». Il est 23 heures.
Nous devrions être au gymnase. Nous appelons le PC course qui nous apprend que le gymnase est fermé et qu’il n’y a plus personne !! Le PC course va aviser. Nous rappelons. Quelqu’un va arriver. Le rendez vous est fixé en face de l’église.
Je suis très pessimiste sur la poursuite de l’aventure. Nous retournons à l’église. Un bénévole arrive en voiture et nous demande pourquoi nous n’arrivons que maintenant. Nous lui expliquons que nous nous sommes perdus juste avant la dernière descente.


Il nous ramène à Chamonix.
Chamonix ?
Oui, de toute façon, les sacs que nous devions récupérer à Morgex (avec des vêtements de rechange et de la nourriture) sont déjà repartis à Chamonix. Nous pouvons continuer mais hors PTL. Pour enfoncer le clou, le bénévole nous reproche de n’avoir pas répondu à leurs « nombreux » appels téléphoniques (en vérifiant nos portables, nous avons eu chacun un appel vers 21h30). De ce fait, ils ne pouvaient savoir où nous étions d’où leur décision de fermer le point de ravitaillement et de partir !!
 La balise GPS fournie par l’organisation ne fonctionnait pas depuis mardi 15h30 mais ça on n’en parle pas !
Edouard se dit écœuré ce qui énerve fortement notre interlocuteur qui menace de nous laisser là et de nous laisser nous débrouiller pour rentrer à Chamonix. Nous sommes coincés. Nous montons dans la voiture. Le parcours est long, l’atmosphère tendue. Nous arrivons à parler un peu (pas de la course !). J’appelle Barbara pour qu’elle puisse venir nous chercher à Chamonix.
Arrivée à Chamonix. Barbara est là. Nous montons dans la voiture. Elle ouvre les fenêtres car cela sent très mauvais. Tu penses : 48 heures avec les mêmes affaires !
Nous arrivons à Saint Gervais. 2 bières, une douche. La PTL est terminée.


Jeudi matin.
 Le sentiment de frustration est fort car nous aurions pu aller plus loin. Pas de bobos.  Le bilan :
-        les erreurs de parcours (il faut rester concentré),
-        se servir des 3 supports mis à notre disposition (GPS, carte et road book) en les répartissant sur nous 3,
-        pas d’expérience du fonctionnement du GPS (nous ne l’avions que depuis 1 semaine) et de son autonomie,
-        avoir cru les informations données sur l’abandon des barrières horaires,
-        ne pas hésiter à prendre des petits raccourcis si besoin (ne pas galvauder l’esprit de la PTL en changeant carrément de parcours)
-     se regrouper avec d’autres équipes pour une progression commune. Nous aurions pu le faire avec l’équipe 37 (qui est arrivée au bout).
-        Regret d’être tombé sur des équipes peu coopératives au col de Forclaz   
Vendredi soir nous allons à Champex voir passer les coureurs de la CCC. Nous voyons un coureur de la PTL encore en course.
Nous parlons un peu. Il n’est pas surpris de notre mésaventure. Le gymnase a été fermé à 21h30 (d’où les appels téléphoniques à cette heure là). Pour sa part, il a fait du stop sur la route avant Morgex (celle que l’on a hésité à suivre).
74 équipes au départ,
5 équipes ont fait le parcours en entier,
23 équipes ont abandonné ou ont été arrêtées,
20 équipes ont fini incomplètes (abandon d’1 ou 2 équipiers).

Notre parcours :
110 kms (plus près de 120),
9000 m de dénivelée positive et autant en négatif.
Un aperçu de notre parcours :
La première journée :

Merci à tous ceux qui nous ont suivi.

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François