Après Didier, Eric et Jacky qui s'étaient lancés avec succès à l'assaut de l'UTMB en 2009, ce fût au tour d'Alain, Christian, Gérard, Gilles, Pascal, Pierre, Michel et Jean de se lancer sur l'UTMB 2011, alors que Yamina se lancait quant à elle sur la TDS 2011, Barbara sur la CCC 2011 et les Pictaves Trotters sur la PTL 2011. Ce Blog leur est entièrement dédié pour nous faire partager leurs exploits. Sans oublier tous les nombreux autres concurrents poitevines et poitevins
Bravo à toutes et à tous, finishers ou non finishers !
Vous avez su vous lancer dans cette grande aventure que représente la participation à une des courses de l'utmb (PTL, TDS, CCC et UTMB) sur une édition 2011 exceptionnelle.
Une édition très relevée à cause des conditions météorologiques capricieuses passant de l’extrême châleur en début de semaine sur la PTL, à la neige sur l'UTMB dans la nuit de vendredi à samedi, avec desrafales de vent, du très grand froid, du givre, de la grêle, de la pluie et des orages à volonté.
Dantesque par moment !
Certaines et certains d’entre vous ont échoués, quelque fois près du but ou pour quelques heures, d'autres ont réussi à aller au bout d'eux-mêmes chercher les ressources leur permettant d'obtenir ce fichu maillot de finisher qui nous fait tous vibrer.
Ce fût un plaisir pour moi de vous suivre et d'essayer de faire partager virtuellement vos aventures à vos proches ou à vos amis.
Bon rétablissement aux blessés, bonne récupération, et pour les finishers, savourez ! Savourez !
Un jour ce sera aussi notre tour ! …..
Bien sportivement,
François
Bravo ! mille bravos !
François,Edouard,Dominique,Yamina,Jérome,David,Cécile, GaëlCédric, Jérôme, Joachim,Régis,Yvon,Emmanuel,Marie Madeleine,Cédric,Xavier,Denis,Marie,Barbara,Gérard R,Jean,Christian,Fréderic,Christophe,Alain B,Gilles,Pascal,Michel,Gérard,Pierre,Christophe,AndréetAlain S
Premiers à partir, François, Edouard et Dominique des PICTAVES TROTTER'S se sont élancés le lundi 22 août 2011 sur laPetiteTrotte à Léonpour cette immense aventure en équipe :
300 km et 25 000 m D+
Une épreuve hallucinante et non compétitive ! comme l'annonce les organisateurs :
"Un "grand" tour du Mont-Blanc additionnant les grands cols, souvent à plus de 2500 mêtres d'altitude avec des passages très engagés. Si vous aimez la solitude, la solidarité et l’aventure totale, à coup sûr vous en prendrez une fois le départ."
Cette épreuve sans classement et en autonomie complète doit être bouclée en moins de 138 H
Récit PTL 2011 de François
Nous
arrivons à 16h30 pour le retrait des dossards.
C’est très rapide. Les contrôles
se limitent aux vérifications des identités et des numéros de nos téléphones et
à nous donner la balise qui va nous permettre d’être suivi ¼ par ¼ heure.
Elle
doit être placée le plus haut possible dans le sac.
Pour se donner plus de
chance de bonne réception, c’est moi qui la prends.
Allez savoir
pourquoi !
Dehors,
un gros orage s’abat sur Chamonix.
A 18 heures, briefing puis repas à 19
heures. On s’habille. Le sac doit peser une dizaine de kilo.
Nous
arrivons vers 21h45 place de l’Amitié à Chamonix. L’orage a cessé. Nous voyons
les gars du PEC (Christian, Alain, Gérard, Pascal) qui sont venus assister au
départ. Photos, encouragements mutuels.
22h00,
c’est le départ.
Les spectateurs sont en nombre jusque la sortie de Chamonix. Nous apercevons Yvon et sa femme sur le bord de la route.
Jusqu’aux
Houches, nous courrons avec 2 équipes béarnaises (d’Orthez exactement). Je les
branche basket. Ils savaient qu’il y avait une équipe de basket à Poitiers mais
ils la situaient en Pro B. Je rectifie !
23h00 :
arrivée aux Houches(8km ; 1012 m) où nous revoyons Yvon et Patricia.
Encore quelques spectateurs jusqu’au virage de l’église puis après commence
l’ascension vers Bellevue d’abord sur une route goudronnée puis sur un chemin.
Les choses sérieuses commencent. Ce pourquoi nous sommes là.
On se met en file
indienne. Nous sommes au moins une dizaine. Première intersection de chemin et
première erreur de navigation. L’équipe devant va tout droit alors qu’il aurait
fallu tourner à gauche. Tout le monde suit. Après 10-15 minutes, le chemin
redescend. Pas normal ! Brève vérification. Nous ne sommes pas sur le bon
chemin. Demi tour !
On
passe Bellevue(13,2 km ; 1801 m), direction le Col Tricot. Pas de souci
d’orientation. J’ai allumé le GPS et de toute façon nous étions passés là au
mois de juin. Après le Col Tricot (16,8 km ; 2120 m), descente vers Les
Chalets de Miage où nous nous ravitaillons en eau à une fontaine.
Nous
arrivons au Pont de Quy à 4h00 (22,9 km ; 1073 m). Un point de contrôle de
l’organisation a été mis en place pour vérifier si les balises fonctionnent.
Pas problème pour la nôtre.
Commence
alors la longue ascension vers le Mont Joly. Une montée sans lacet, des portions
très raides (pente de 23% en moyenne). On fait le plein en eau à une ferme
d’alpage où le fermier se lève pour la traite des vaches. Il est 5 h30. Le jour
se lève. On admire le paysage mais aussi le Mont avec ses pentes abruptes qu’il
va falloir monter.
7h00 :
le Mont Joly (29,1 km ; 2525 m) est passé. Pause ravitaillement. On est
dans le dur. Puis on repart sur un chemin de crête surplombant les 2 vallées. A
droite, c’est abrupt et c’est magnifique. Le souffle est court. L’ascension a
fait mal. Elle va laisser des traces.
9h30.
On passe au Col Joly(35,4 km ; 1989 m). Il y a un petit restaurant mais
qui est fermé. Le propriétaire a refusé d’ouvrir pour fournir de l’eau. C’est
un endroit accessible par la route. Plusieurs équipes retrouvent des proches et
se restaurent avec eux.
Direction La Gitte en passant par un col à 2322 m. La
progression est lente. Nous n’avons presque plus d’eau (nous n’avons pas vu de
point d’eau depuis la ferme d’alpage). On boit une gorgée à la fois. J’essaie
de respirer par le nez pour éviter d’assécher plus qu‘elle n’est ma bouche.
Nous ne mangeons pas non plus pour économiser l’eau !
Nous
trouvons enfin une fontaine. On boit goulûment. Il est 12h00. 7h00 avec
seulement 1,2 l d’eau. On continue la descente sur une large piste. On en
oublie de tourner à gauche pour descendre à travers la pente. Au loin, on voit
la piste sur laquelle nous nous trouvons. Cela nous paraît long. Un rapide coup
d’œil au GPS montre notre erreur. La seconde depuis le départ. Demi tour.
13h00 :
arrivée au hameau de La Gitte(46,5 km ; 1662 m). On mange un peu. Il fait
chaud.
Direction La Croix du Bonhomme. Une partie du chemin est jolie (corniche
le long d’un torrent).
La
montée est un long chemin de croix (le col porte bien son nom !). La pente
est raide et il fait chaud. D’autres équipes sont dans le même état. Il y a un
concurrent qui est tracté par un de ses coéquipiers à l’aide d’une corde.
15h00 :
arrivée à La Croix du Bonhomme (51,8 km ; 2479 m). Dans la foulée, passage
au Col des Fours (52,9 km ; 2666 m). Nous essuyons une averse dans la
descente.
Nous arrivons à 17 heures à la
Ville aux Glaciers (57,8 km ; 1790 m). Il y a une fromagerie. On fait le
plein en eau. On se restaure un peu. On discute avec le fils de la fromagerie
qui nous fait voir au loin le col de l’Ouillon, le prochain col à franchir. Une
brèche dans la montagne à 2603 m ! Il nous indique que le final est dur.
L’organisation
a mis un point de contrôle. On apprend que notre balise ne fonctionne plus
depuis La Croix du Bonhomme. 35 équipes sont passées. Le parcours est modifié
après le col de l’Ouillon. Cette modification doit nous faire gagner 1 heure.
La carte du nouveau parcours nous sera donnée « là-haut ». C’est a
priori une bonne nouvelle.
On
commence la longue montée du Col de l’Ouillon avec une autre équipe dont l’un
des membres n’est pas au mieux. On se cale à son rythme. La fin du col est très
pentue (pierrier puis rochers à escalader au final). Je regarde mes pieds et
j’évite de regarder le col à atteindre. Notre GPS s’est éteint. Plus de piles.
20h25 :
arrivée au col de l'Ouillon (63,7 km ; 2612 m). Le final a été tel qu’annoncé !
Personne pour nous donner la carte du nouveau parcours. Rapide appel
téléphonique au PC course qui nous informe qu’il faut passer le col de Forclaz
et que la carte nous sera donnée au lieu dit « Les Crottes ». Sans
GPS, nous devons suivre l’équipe qui est montée avec nous. Après avoir rendu
tripes et boyaux, le concurrent complètement à la rue s’est refait une santé.
Il n’y a pas de chemin. Nous descendons à travers la montagne. Il fait nuit. Il
y a beaucoup de ruisseaux, le terrain est très humide. Nous arrivons dans un
champ de vaches ! Tous ces yeux qui brillent dans les faisceaux de nos
frontales. Nous passons à proximité d’une salle de traite mobile. Il doit y
avoir un chemin à proximité ! Nous découvrons un chemin que nous suivons.
Au loin il y a des phares de voiture.
La voiture s’en va. Non ! Ouf, il y
a une autre voiture. C’est une voiture de l’organisation. Les bénévoles nous
donnent les cartes pour aller au col de Forclaz et nous annoncent qu’il faut
3h20 pour aller au col du Petit Saint Bernard ! Le ciel me tombe sur la
tête ! En nous annonçant en bas un nouveau parcours plus court d’1 heure,
je m’étais imaginé un parcours rapide, cool. Sans GPS et avec une carte pour
nous orienter, je nous vois pas marcher pendant 3h20 de nuit. Il nous faut
pourtant repartir.
On refait le plein des gourdes.
L’itinéraire
est, semble t’il, simple. On doit suivre un chemin balisé avec des piquets en bois, monter au col de Forclaz
et direction le col du Petit Saint Bernard. Nous préférons suivre une équipe
qui a un GPS. Elle n’est pas très coopérative. Bien nous en a pris cependant
car le suivi du chemin, même au GPS ne s’avère pas simple. Après quelques
errements, nous arrivons au pied du col. On distingue la pente devant nous.
Les
membres de l’équipe que nous suivons parlent peu. Ils cherchent mais quoi. Pas
d’explications. Un coup à droite, un coup à gauche, un coup en arrière.
D’autres équipes cherchent aussi. On aperçoit des frontales monter, descendre,
aller à droite, à gauche.
On
perd notre équipe pilote. Il semble qu’il faille monter mais il n’y a pas de
chemin. Monter tout droit ? Oui mais si on arrive sur un passage
infranchissable et qu’il faut redescendre. Cela fait plus de 24 heures que l’on
marche et je ne me sent pas la force de faire des allers retours inutiles. De
plus la pente est très raide.
De
nouvelles équipes arrivent. Même problématique. Elles cherchent un chemin.
Elles nous expliquent que la trace GPS indique tout droit et qu’elles cherchent
un chemin qui devrait correspondre à la trace GPS. Mais de chemin point !
Les équipes arrivées avant ne sont plus là. On ne peut pas rester là. Il faut
monter et on verra là-haut. Quelle montée ! Tout droit, à quatre
pattes ! Les mains pour s’agripper aux touffes d’herbe et se hisser, les
pieds qui glissent. Mètre après mètre, on arrive au sommet. Nous sommes 3
équipes. On reste ensemble. Ils ont plusieurs GPS. On les suit. Quelques
hésitations mais on est sur la trace. On se dit qu’avec la carte, on n’y serait
pas arrivé. On rattrape une équipe qui se joint au cortège. On passe à
l’hospice du Petit Saint Bernard et on aperçoit au loin une grande tente
éclairée. On se doute que c’est notre étape.
Effectivement,
ça l’est. On est enfin arrivé au col du Petit Saint Bernard (79,1 km ;
2188 m).
Sans les dernières équipes, cela aurait été très difficile. 2 grandes
tentes : 1 pour la restauration et 1 pour dormir. Il y a du monde. Tous
les lits sont occupés. Il faut attendre des départs pour se coucher. Un couple
d’américains abandonne mais doit se débrouiller pour rejoindre Chamonix.
L’organisation ne rapatrie pas. On mange un peu (1 bol de soupe, du fromage et une banane). Des lits
se libèrent. Dominique décide de laisser
notre place au couple. C’est enfin notre tour, il est 3h25.
L’organisation
a décidé de modifier les barrières horaires. Les difficultés de cette première
partie ont été sous estimées et de nombreuses équipes ont mis beaucoup plus de
temps que prévu. Nous devons être parti du col du Petit Saint Bernard avant 9
heures le mercredi matin.
Le
dortoir est une grande tente où ont été mis en place des lits de camp. Le
chauffage (nous sommes à 2100 m d’altitude) est assuré par une soufflerie qui
se met en route tous les ¼ d’heure ! Le sommeil sera très haché entre les
arrivées, les départs, les faisceaux des frontales dans les yeux, les
ronflements de ceux qui arrivent à dormir, le bruit du chauffage.
7h15.
Il faut penser à se lever. Un pied par terre, puis le deuxième. S’habiller,
pommader les pieds sales, remettre les chaussures. Petite collation (jus
d’orange, lait froid, 2 tranches de cake). Je trouve des piles pour le GPS.
Bonne nouvelle car sinon ce n’était qu’avec la carte.
Des
bénévoles nous informent que les barrières horaires sont neutralisées.
L’objectif semble être de permettre au plus grand nombre d’équipes de rallier
Chamonix.
8h30.
Départ. Un concurrent ayant abandonné fait du stop pour rentrer à Chamonix.
Nous traversons la frontière. Nous sommes en Italie. La première partie est un
large chemin qui monte vers des remontées de ski. Attention, un petit raidillon
à ne pas louper ! Il permet d’éviter quelques lacets. On redescend dans
une vallée, toujours sur de larges pistes. Nous prenons un petit sentier sur la
droite. Le paysage change. C’est très joli et agréable. Nous rattrapons une
équipe (la 37 : les marmottes). Ils viennent de Moselle (normal avec
l’accent qu’ils avaient) et ont déjà fait la PTL. On passe devant. On avance
plus vite qu’eux mais ils hésitent moins que nous sur la recherche d’itinéraire
(ils ont 2 GPS) ce qui fait que l’on se retrouve souvent.
Le
point à atteindre est le refuge Deffeyes. Un panneau l’indique. Temps :
1h15. Sauf que ce n’est pas ce chemin qu’il faut prendre mais un autre beaucoup
plus long. Nous le suivons. La progression est lente. Nous doublons une autre
équipe qui se repose et nous arrivons au refuge Deffeyes (91,8 km ; 2489 m) à
13h15 par un sentier très abrupt où il faut mettre les mains pour monter.
Le
patron a mis un panneau de bienvenue aux concurrents de la Petite Trotte à
Léon.
Une équipe mange à l’intérieur. Les marmottes de Moselle s’arrêtent
également pour y manger. Nous mangeons rapidement le peu qu’il nous reste
(saucisson, banane, barre). Une petite douceur : nous prenons un café au
refuge. Un long pour Dominique et 2 courts pour Edouard et moi.
Départ
direction le col Cormet.
Cela descend d’abord depuis le refuge. Nous espérons
que nous ne descendrons pas trop car il faudra remonter pour passer le col
situé à 2837 m. Intersection à droite, petit sentier à prendre pas trop
visible. Nous le suivons. Nous sommes sur la trace GPS. Passage très étroit
avec des chaînes pour se tenir. Descente dans un thalweg puis montée du col. Il
n’y a pas de chemin. Il nous faut naviguer entre les blocs rocheux, choisir les
pierres où l’on peut poser les pieds tout en ne s’écartant pas de la trace
GPS. Il n’y a pas de marquage au sol ni de cairns. La progression est lente.
Des pierres encore des pierres. Le col qui ne semble pas se rapprocher. Nous
l’apercevons enfin. Il paraît encore
lointain. La progression continue dans ces amas et amoncellements de
pierres. Nous approchons du but. La navigation est plus facile (moins de
pierres et l’objectif est clairement visible) mais la pente est raide.
Le
col Cormet (95,1 km ; 2837 m) est atteint. La descente est comme la montée. Un
début très pentu avec de la neige. Nous y allons très prudemment pour éviter de
glisser. Puis des pierres. Nous atteignons un chemin bien aménagé bien que nous
sommes assez haut. Des marches ont été créées ou posées. La descente est assez
rapide. Un orage menace et éclate. Il faut vite se couvrir. Il est juste au
dessus de nous. Ca va car le chemin n’est pas trop technique. L’orage dure un ¼
d’heure.
Nous
arrivons au lac d’Arpy (99,2 km ; 2032 m). 2 photographes de
l’organisation sont là. Pause pour quelques photos. Nous leur demandons si
Morgex (étape de ce soir) est encore loin. Ils nous disent que non, que le
chemin est très bon et que c’est tout en descente. C’est vrai que le chemin est
large, la pente douce. Nous marchons vite, nous hésitons à courir mais il nous
reste encore plusieurs jours. Soyons raisonnable.
Moment
d’euphorie. Nous planifions notre étape de demain. Il y a 52 kms entre Morgex
et Bourg Saint Pierre sans possibilité de ravitaillement. Nous prévoyons un
arrêt de 4 heures à Morgex et de partir très tôt demain matin.
Je
jette un œil sur le GPS.
Nous ne sommes pas sur la trace ! Je sors la
carte. Nous avons loupé un petit sentier sur la droite peu après le lac. Il
faut faire demi tour et remonter car continuer sur ce chemin nous rallongerait.
La rencontre avec les photographes, leurs renseignements nous ont déconcentré.
Dans notre tête, l’étape était finie. Ce n’était plus qu’une formalité !
Nous revenons au petit sentier que nous prenons. Le parcours est agréable sous
les arbres.
Nous
arrivons au village d’Arpy (102,8 km ; 1678 m) à 20 heures.
Nous faisons
le plein des bidons à la fontaine d’une maison. Nous sortons du village d’Arpy.
Nous appelons le PC course et nous donnons notre position.
Il
nous faut suivre la route sur 1 km et prendre une piste sur la gauche. Nous
arrivons à une piste. Les piles du GPS déclarent forfait. Cette piste ne me
semble pas être la bonne. Je remets des piles usagées. Le GPS repart. Ce n’est
effectivement pas la bonne piste. Nous continuons à descendre par la route.
Nous arrivons à l’intersection. La nuit est tombée. La route sur laquelle nous
nous trouvons va à Morgex. L’itinéraire est plus long mais on est sur d’arriver
car le GPS s’éteindra avant d’arriver. Que faire ? Suivre la route ou
suivre l’itinéraire de l’organisation par les chemins. Nous choisissons
l’itinéraire.
La
piste est large. Nous suivons la trace du GPS en adéquation avec les
informations du road book que Dominique suit. Malgré la nuit noire, le suivi de
l’itinéraire apparaît aisé.
Nous
devons prendre un chemin sur la droite « itinéraire n°7 ». Nous ne
voyons pas cette information, nous continuons un peu et prenons un chemin où
rien n’est indiqué mais cela semble correspondre avec la trace GPS. Le chemin
descend. Nous arrivons à une maison où le chemin s’arrête. Edouard repère un
balisage rouge et blanc sur quelques arbres. Ce doit être un GR. Le chemin
n’est pas très marqué voir pas du tout mais les marques rouges et blanches sur
les arbres sont bien visibles et cela descend dans la vallée et il nous faut
descendre pour rejoindre Morgex. D’ailleurs, nous entendons les voitures en
bas. Nous ne sommes pas sur le bon itinéraire mais nous devrions atteindre la
vallée, c’est le principal.
Le
sentier n’est vraiment pas marqué mais le balisage bien visible malgré la nuit.
Cela descend bien et le terrain devient de moins en moins praticable (arbres
couchés, …). Nous arrivons à un torrent. Nous enjambons les arbres. La
progression est très lente et devient dangereuse (le sol est glissant). A part
la vallée en contre bas avec les phares des voitures, nous ne voyons pas grand
chose. C’est trop dangereux. Il est plus prudent de remonter de reprendre le
chemin en sens inverse et de revenir vers la route et de la suivre pour rentrer
à Morgex.
Mêmes
difficultés pour la remontée avec les arbres dans tous les sens. Edouard
« joue » au cochon pendu sur un arbre ! Ouf nous revenons à
notre point de départ où nous avions vu les traces rouges et blanches. Nous
buvons abondamment à la fontaine de la maison existante car nous avons laissé
beaucoup de sueur dans cet épisode.
Nous
reprenons le chemin en sens inverse. A son sommet, intersection avec un chemin
sur lequel nous voyons un peu en retrait marqué sur une pierre le numéro 7.
P….. ! C’est le chemin que l’on devait prendre. Pas de temps à pedre.
Nous le prenons. Ce large chemin se transforme en un sentier plus étroit. Le
sol est très poussiéreux. Cela descend fort.
Nous
arrivons sur une route. A droite direction Morgex que nous atteignons
rapidement (109 km ; 924 m). Nous prenons une passerelle puis traversons
la voie de chemin de fer. Nous sommes dans la rue principale. La ville paraît
très jolie et très typique (maisons en pierres grises). L’église, un porche
sous lequel nous passons, un tunnel qui permet de passer sous une voie à grande
circulation qui coupe la ville en 2. Dominique nous guide avec le road book.
Nous devons être près du gymnase, but de notre étape. Un rond point, nous prenons
à droite. Nous passons devant quelques bâtiments publics. Tout est fermé. Pas
de lumière, pas de voitures, pas d’activités. Nouvelle erreur
d’itinéraire ? Nous faisons demi tour et revenons au rond point. Le road
book est pourtant clair : « tunnel passant sous la route
Courmayeur/Aoste, on rejoint le gymnase de Morgex ». Il est 23 heures.
Nous
devrions être au gymnase. Nous appelons le PC course qui nous apprend que le
gymnase est fermé et qu’il n’y a plus personne !! Le PC course va aviser.
Nous rappelons. Quelqu’un va arriver. Le rendez vous est fixé en face de
l’église.
Je
suis très pessimiste sur la poursuite de l’aventure. Nous retournons à
l’église. Un bénévole arrive en voiture et nous demande pourquoi nous
n’arrivons que maintenant. Nous lui expliquons que nous nous sommes perdus
juste avant la dernière descente.
Il
nous ramène à Chamonix.
Chamonix ?
Oui, de toute façon, les sacs que nous
devions récupérer à Morgex (avec des vêtements de rechange et de la nourriture)
sont déjà repartis à Chamonix. Nous pouvons continuer mais hors PTL. Pour
enfoncer le clou, le bénévole nous reproche de n’avoir pas répondu à leurs
« nombreux » appels téléphoniques (en vérifiant nos portables, nous
avons eu chacun un appel vers 21h30). De ce fait, ils ne pouvaient savoir où
nous étions d’où leur décision de fermer le point de ravitaillement et de
partir !!
La balise GPS fournie par l’organisation ne fonctionnait pas
depuis mardi 15h30 mais ça on n’en parle pas !
Edouard
se dit écœuré ce qui énerve fortement notre interlocuteur qui menace de nous
laisser là et de nous laisser nous débrouiller pour rentrer à Chamonix. Nous
sommes coincés. Nous montons dans la voiture. Le parcours est long,
l’atmosphère tendue. Nous arrivons à parler un peu (pas de la course !).
J’appelle Barbara pour qu’elle puisse venir nous chercher à Chamonix.
Arrivée
à Chamonix. Barbara est là. Nous montons dans la voiture. Elle ouvre les
fenêtres car cela sent très mauvais. Tu penses : 48 heures avec les mêmes
affaires ! Nous arrivons à Saint Gervais. 2 bières, une douche. La PTL est
terminée.
Jeudi
matin.
Le sentiment de frustration est fort car nous aurions pu aller plus
loin. Pas de bobos. Le bilan :
-les erreurs de parcours (il faut rester
concentré),
-se servir des 3 supports mis à notre disposition
(GPS, carte et road book) en les répartissant sur nous 3,
-pas d’expérience du fonctionnement du GPS (nous
ne l’avions que depuis 1 semaine) et de son autonomie,
-avoir cru les informations données sur l’abandon
des barrières horaires,
-ne pas hésiter à prendre des petits raccourcis
si besoin (ne pas galvauder l’esprit de la PTL en changeant carrément de
parcours)
-se regrouper avec d’autres équipes pour une
progression commune. Nous aurions pu le faire avec l’équipe 37 (qui est arrivée
au bout).
-Regret d’être tombé sur des équipes peu
coopératives au col de Forclaz
Vendredi
soir nous allons à Champex voir passer les coureurs de la CCC. Nous voyons un
coureur de la PTL encore en course.
Nous parlons un peu. Il n’est pas surpris
de notre mésaventure. Le gymnase a été fermé à 21h30 (d’où les appels
téléphoniques à cette heure là). Pour sa part, il a fait du stop sur la route
avant Morgex (celle que l’on a hésité à suivre).
74
équipes au départ, 5 équipes ont fait le parcours en entier, 23 équipes ont
abandonné ou ont été arrêtées, 20 équipes ont fini incomplètes (abandon d’1 ou
2 équipiers).
Notre
parcours :
110 kms (plus près de 120),
9000 m de dénivelée positive et
autant en négatif.
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Biz'àl'oeil
François